Alors que sa prévalence est difficile à établir -entre 2,5 et 20% des adolescents auraient déjà envoyé une image intime via leur mobile et jusqu’à 40% en auraient reçu au moins une-, le sexting, défini comme l’envoi, la réception ou la transmission de messages ou photos sexuellement explicites via téléphone cellulaire, ordinateur ou autre dispositif numérique, fait partie intégrante des modes de cyber-intimidation, où les jeunes subissent des pressions pour s’engager dans la pratique et voient ensuite leurs photos partagées sur l’Internet avec les conséquences d’une violation de l’image de soi. De précédentes études ont révélé le lien entre le sexting et l’initiation sexuelle précoce et comportements sexuels à risque, dont les grossesses non désirées chez les adolescentes, le sexe sous l’influence de drogues ou de l’alcool, les rapports sexuels forcés et un risque plus élevé d’IST.
Cette étude, menée sur plus de 1.300 collégiens, âgés en moyenne de 12 ans, dans le cadre de la CDC and Prevention’s Youth Risk Behavior Survey apporte un nouvel éclairage sur le lien entre « sexting » et comportement sexuel à l’adolescence et de déterminer si le sexting fait partie intégrante du « flirt » et du comportement sexuel des plus jeunes ou reste marginal et associé aux comportements à risques.
Les conclusions, basées sur du déclaratif, sont frappantes :
· 20% des jeunes équipés de mobile ont déjà reçu un sexto,
· 5% en ont déjà envoyé.
· les jeunes qui envoient plus de 100 textos par jour sont plus susceptibles d’être sexuellement actifs,
· les jeunes ayant déjà reçu un sexto, s’avèrent 6 fois plus susceptibles d’être sexuellement actifs,
· les jeunes qui envoient des sextos sont près de 4 fois plus susceptibles d’être sexuellement actifs,
· l’envoi et la réception de sextos sont associés : Les jeunes qui déclarent avoir déjà reçu un sexto sont aussi 23 fois plus susceptibles d’en avoir déjà envoyé un.
· Les jeunes se déclarant non strictement hétérosexuels (LGBTQ) s’avèrent 9 fois plus susceptibles d’avoir déjà envoyé une sexto, mais pas plus susceptibles d’être sexuellement actifs.
· Les jeunes qui envoient plus de 100 textos par jour sont 2 fois plus susceptibles d’avoir reçu un sexto et près de 4,5 fois plus susceptibles d’en avoir adressé.
Plusieurs liens se dessinent ainsi aujourd’hui :
- la corrélation entre un usage élevé du mobile et du SMS et la pratique du sexting
- la corrélation entre la pratique active ou passive du sexting et l’activité sexuelle précoce.
Des résultats qui appellent à mieux sensibiliser voire former les parents mais aussi les pédiatres, professionnels et éducateurs sur la meilleure façon de communiquer avec les jeunes sur le sexting et dès que l’enfant acquiert un téléphone cellulaire, écrivent les auteurs. Et compte-tenu de l’ampleur du phénomène, à poursuivre la surveillance, par des études régulières entre sexting et pratiques sexuelles à risque.
Source: Pediatrics June 30, 2014 doi: 10.1542/peds.2013-2991 Sexting and Sexual Behavior Among Middle School Students