Hier repas en famille, un coin de restaurant, la pluie dehors en alternance avec un soleil d'été. Entre deux plats, deux discussions de début de vacances, quelques mots sur les bulletins scolaires, les changements de collège et de lycée, j'observe la salle, je profite malgré moi des discussions des tables très proches.
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Et là, j'ai eu honte. Oui là devant moi, une table deux femmes, souriantes, heureuses, elles se sont embrassées, totalement amoureuses, totalement libres de s'offrir ce baiser. J'ai eu honte de ces regards, de ces messes basses soudainement aux autres tables, quand chacun levant entre deux bouchées de pizzas, découvre cette table, juste en ombres chinoises le soleil fort derrière elles, deux silhouettes unies par les lèvres. Chacun donne sa version, la table voisine décompose sa haine, entre les 'çà ne se fait pas" et les "pas en public", "c'est de la provocation", "encore des gouines", "vraiment les gens se croient tout permis", le plus raisonnable ou mesquin "ne regardez pas, mangez votre assiette" et d'autres insultes que je ne peux écrire.
Honte face à ces deux jeunes femmes, et leur amour. Car si à côté il y a avait bien d'autres couples, plus hétéro normés apparemment, ils se tenaient la main, s'étaient peut-être embrassés entre le parking et la salle, ils étaient sagement dans leur moment de repas en duo. Mais elles s'étaient différents.
Mes enfants, mes chers adoslescents, eux, attendaient leurs desserts, uniques préoccupations de leurs estomacs toujours très actifs, vous savez ces glaces avec chantilly et autre petits gâteaux, ils ont souri, ils ont regardé sans juger. Leurs propos ont été plutôt des références aux parents nouvellement divorcés de leurs copains et copines, à la maman de untel qui vit maintenant avec une autre dame. Sans jugement car avec deux cultures, avec une ouverture d'esprit qui comprend que deux hommes ou deux femmes puissent s'aimer, naturellement. Alors eux, ils s'en foutent, clairement, leur message commun. Rien de choquant, juste un couple. Et de la chantilly.
Honte si finalement, car franchement, moi, en partageant un macaron avec mon aînée, j'étais choqué, vraiment retourné. Oui, très honnêtement, est-il possible de porter des talons hauts, des escarpins avec des chaussettes. La mode n'a plus de sens, le mollet est une élévation de la féminité, eyt ne doit pas être coupé. Quelle honte !
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