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Le jour où la sublime Princesse Kaguya m'a eu par surprise...

Par Filou49 @blog_bazart
30 juin 2014

conte9Je ne sais pas si ce genre de mésaventures se produit avec vous aussi, mais personnellement, il m'arrive parfois que je me trompe de salle en allant voir un film et que je me rende compte au moment du générique que le film qui commence ne présente pas grand chose en commun avec celui que j'avais prévu de voir.

Cela se fait soit  de manière parfois inconsciente (je suis tête en l'air et m'aperçois de ma méprise une fois que le film commence), soit de façon plus consciente (je prends un billet pour un film et finalement, au gré des couloirs interminables de ces multiplexes anonymes, je me laisse porter dans une autre salle en fermant les yeux juste pour avoir la surprise de la découverte au moment du générique). 

Parfois, ces surprises ne s'avèrent pas être très agréables (lorsque j'ai vu un Avis de Mistral largement dispensable, parfois, au contraire, cela m'amène à voir -et à beaucoup apprécier- des oeuvres que je n'avais pas pourtant pas choisi dans ma sélection de la semaine.

Lorsque la semaine passée, lorsque j'avais prévu de voir le film d'Anne Le Ny "On a failli être amies", et que je me suis rendu compte qu'Emmanuelle Devos et Karin Viard avaient pris l'apparence d'une princesse japonaise de dessin animé, je me suis dit que ca faisait quelques temps qu'une telle méconvenue ne m'était pas arrivé !

Vous l'avez compris, c'est évidemment le dernier film d'Isao Takahata," Le Conte de la Princesse Kaguya » qui s'affichait sur l'écran, et comme il était de toute façon trop tard pour changer de salles sans rater le début du film (chose dont j'ai évidemment horreur, comme tout bon cinéphile qui se respecte), j'ai laissé faire le destin et suis resté dans la salle.

Et puis, très vite dans mon esprit, je me suis dit que l'occasion était trop belle pour tenter enfin de percer mes réticences contre le fameux cinéma japonais d'animation des mythiques studio Ghibli...

C'est vrai quoi, j'ai toujours eu l'impression d'être un peu un extraterrestre lorsque je dis à des amis cinéphiles que je n'ai jamais accrochéà aucun film de ce studio tellement louangé un peu partout, ni les films des Miayazaki père et fils ni ceux de ce Isao tahaka...

En même temps, de ces studios, j'ai du voir un ou deux longs métrages seulement ("Mon ami Totoro", "mes voisins les Yamada"), donc certainement pas assez pour me faire un avis tranché, mais une chose était sure dans mon esprit, n'en déplaise aux inconditionnels de ce cinéma là et ils sont nombreux : pour moi ces dessins animés n'arrivaient pas à la cheville, niveau émotion et force des personnages, à ceux des films faits en prise de vue réelles...

Walt Disney Studios Motion Pictures France

Et puis jeudi soir, j'ai bien été obligé de rendre un peu les armes et me suis fait facilement prendre par cette superbe histoire de cette princesse née dans une fleur de bambou qu'un vieux paysan va trouver et élever comme une vraie princesse, avant que l'on s'aperçoive de son vraie identité et des raisons de sa venue sur terre..

Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2014, Le Conte de La Princesse Kaguya signe l'adaptation d'un conte populaire japonais intitulé "le coupeur de bambou", conte populaire japonais très célèbre, «Le Conte du Coupeur de Bambous », certainement un des plus anciens qui soient, certains pensent qu’il a été écrit à la fin du IXème siècle, début du Xème siècle.

Et ce conte, romanesque et merveilleux à souhait, est ici vraiment mis en valeur pour le cinéaste japonais, utilisant un style trés épuré, à base de fusain et de l'aquarelle, un style qui magnifie le décor et notamment la végétation particulièrement grandiose : sons d’oiseaux, d’insectes, de ruisseaux viennent ainsi remplir l’image, créant ainsi une éblouissante photogénie avec une animation en 2D qui donne un côté à la fois réaliste et onirique à cet univers.

Paradoxalement, à l'heure où Dreamworks et d'autres studios optent pour une profusion de moyens-et de décibels- en tous genres, ici, c'est la modestie qui emporte largement le morceau.

On est plus que séduit par la simplicité du trait aux allures de croquis qui confère la liberté nécessaire pour épouser l’univers onirique, féérique et éminement sensoriel de l'artiste japonais.

Excepté une petite demi heure un peu longue -le film dure quand même 2h17, durée rare pour un dessin animé-  ( petites longueurs dans le palais lorsque les princes prétendants à la main de la princesse doivent relever de nombreux défis pas toujours passionnants), ce Conte de la princesse Kaguya atteint une capacité émotionnelle que j'avais rarement vu dans un dessin animé, notamment dans sa dernière demi heure (une fois que les secrets concernant la princesse ont été révélés), vraiment bouleversante.

La fin, terriblement émouvante, m'a même fait couler pas mal de larmes sur les joues, et ce, vous vous en doutez, à mon grand étonnement.

Bref, cette rencontre impromptue avec une princesse japonaise que je ne pensais pas rencontrer en ce mois de juin fut vraiment belle et pleine de surprises et je vous conseille, si ce n'est déjà fait, de profiter de la fête du cinéma pour aller également à sa rencontre, même si comme pour moi, vos chemins n'étaient pas faits pour vous croiser!!

 Bande annonce Le Conte de la Princesse Kaguya du Studio Ghibli


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