Voler deux heures à la guerre. C’est
le projet insensé de Samuel, rebelle pacifiste grec, en montant Antigone à
Beyrouth dans les années 80. Georges, son fidèle ami français l’aidera dans ce
projet.
Au-delà du thème difficile de la
guerre et de ses massacres, Sorj Chalandon nous parle aussi d’amitié, de
promesse et d’idéaux dans ce roman, Prix Goncourt des lycéens 2013. "Un voyage au cœur des hommes blessés" précise l'auteur dans sa dédicace.
L’écriture habile de l’auteur passe
de messages d’espoir et d’Amour à l’atmosphère pesante d’un Liban déchiré
basculant le lecteur d’un monde à l’autre.
« Imane a relevé son foulard
blanc, laissant échapper une mèche fauve. Je l’observais sans bruit lorsqu’elle
a capturé mon regard. J’ai détourné les yeux. Elle a souri de ma gêne.
Nous étions une cinquantaine dans
l’obscurité, assis sur des parpaings, entre deux immeubles délabrés. Un terrain
vague transformé pour une heure en scène de théâtre. Pas d’estrade. Un portique
bricolé dans la poussière. La Palestinienne était assise de côté. Sa main
cachait ses lèvres. Elle me traduisait le poète Mahmoud Darwich, attendant que
le récitant finnisse sa phrase pour la répéter. »
Le quatrième mur, Sorj Chalandon,
Grasset, ISBN 978-2-246-80871-8