genre: science fiction, espionnage
année: 1953
durée: 1h05
l'histoire: Les Etats-Unis décident d’implanter des colonies dans la Lune. Une équipe militaire commandée par la charmante Colonel Briteis est envoyée en orbite autour de l’astre pour repérer des terrains d’atterrissage. Mais l’un des membres se révèle être un espion russe devant faire échouer la mission.
la critique d'Alice In Oliver:
On ne cessera de le dire et de le répéter, mais les années 1950 représentent l'âge d'or du cinéma de science fiction américain. Mars et Vénus restent les destinations privilégiées, mais il semblerait que les petits hommes verts soient également présents sur notre astre lunaire.
De nombreuses productions fauchées et pas toujours très glorieuses exploreront le sujet avec plus ou moins de succès, notamment Cat Women on the Moon, le trop méconnu First Men in the Moon, Destination Lune ou encore Missile to the Moon.
Vient également s'ajouter Project Moonbase, réalisé par Richard Talmadge en 1953.
A l'origine, Project Moonbase devait être l'épisode pilote d'une série télévisée. Hélas, cette modeste série B, qui n'est rien d'autre qu'un petit nanar fauché, ne parviendra pas à accrocher le public. De ce fait, Project Moonbase sortira discrètement dans les salles obscures.
Inutile de mentionner les acteurs, ce sont tous d'illustres inconnus et pourvu qu'ils le restent ! Pour le reste, le scénario est loin d'être inintéressant. Attention, SPOILERS ! Dans le futur, en 1970, les Etats-Unis envisagent de construire des bases sur la Lune. Le colonel Briteis, le major Bill Moore, et le docteur Wernher sont envoyés en orbite autour du satellite de la Terre pour étudier les sites d'atterrissage pour les futures missions lunaires.
Toutefois, le docteur Wernher est un imposteur dont la mission est de détruire la station spatiale des États-Unis en orbite terrestre, en la faisant entrer en collision avec la fusée de la station sur le chemin du retour. Pourtant, Wernher révèle par inadvertance son identité.
Un combat se déroulant pour obtenir le contrôle de la fusée, le colonel Briteis est obligé d'effectuer un atterrissage d'urgence sur la Lune. Avec tous les rescapés, le docteur Wernher se rachète en aidant à établir des communications avec la Terre, même si l'accident entraîne un décès. En réponse à la tournure inattendue des évènements, les autorités américaines décident de faire le vaisseau immobilisé le cœur d'une base de la « nouvelle Lune ».
Pour éviter un scandale, alors qu'un homme célibataire et une femme partagent les mêmes quartiers, le général Greene propose au major Moore d'épouser le colonel Briteis. Briteis accepte, mais demande à ce que le major soit promu brigadier général après leur mariage, afin qu'elle n'ait pas un grade supérieur à celui de son époux. Certes, présenté comme cela, le scénario de Project Moonbase a l'air passionnant. On pourrait presque parler d'un film de science fiction visionnaire.
En effet, le réalisateur, Richard Tarmadge, nous parle déjà de colonisation spatiale. Ensuite, le film a une vraie revendication féministe.
Dans le futur, la femme est l'égale de l'homme. Mieux encore, c'est une femme qui est le Président des Etats-Unis. On relève donc ici et là quelques bonnes idées. Hélas, c'est au niveau de l'intrigue et des séquences spatiales et d'action que le niveau baisse sérieusement.
Premièrement, Project Moonbase n'est rien d'autre qu'un gros film de propagande contre l'invasion des communistes. En gros, le message est le suivant: gare aux communistes qui se cachent un peu partout, et même à bord d'une fusée ! Encore une fois, cette série B s'inscrit dans une ambiance de menace, de tensions et de Guerre Froide.
Dans l'ensemble, Project Moonbase a bien souffert du poids des années. Même pour l'époque, les effets spéciaux sont incroyablement kitsches et ringards. Sincèrement, il faut se retenir pour ne pas pouffer de rire devant les costumes ridicules des protagonistes.
Ensuite, force est de constater qu'il ne se passe pas grand chose, si ce n'est que le film oscille parfois vers l'intrigue d'espionnage sur fond d'invasion communiste (comme je l'ai déjà souligné). Enfin, malgré son côté féministe, le film dérape assez vite dans son discours.
Les femmes tiennent une place assez secondaire dans cette aventure cosmique. Enfin, l'interprétation laisse sacrément à désirer. Voilà pour les grandes lignes de ce nanar lunaire. Que dire de plus ?
note: 03/20
note nanardeuse: 13.5/20
Project Moonbase - trailer par apparitor