L'Unedic prévoit encore 300.000 chômeurs de plus en 2014 et 2015

Publié le 29 juin 2014 par Blanchemanche

La dette totale de l'assurance-chômage devrait dépasser 28,5 milliards en 2016.La courbe du chômage n'est pas prête de s'inverser… Selon les dernières prévisions de l'Unedic, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A à Pôle emploi devrait encore bondir de 163.200 sur l'ensemble des années 2014 et 2015. Sur les trois premiers mois de l'année, il a déjà progressé de 42.000… Pis, si on ajoute aux inscrits de la catégorie A les chômeurs en activité réduite (recensés en B et C), la progression sur deux ans devrait dépasser cette fois-ci les 300.000! Le vrai retournement proviendrait de l'emploi salarié qui, après avoir reculé de 23.600 au premier trimestre, repasserait dans le vert à la fin de l'année. Une inversion de tendance trop tardive et surtout insuffisante pour finir 2014 sur un résultat positif, puisque le régime d'assurance chômage pronostique que la France comptera 27.400 emplois salariés de moins au 31 décembre prochain. Il faudra en réalité attendre 2015 pour voir le nombre de créations d'emplois sur une année afficher un solde positif, à + 66.400.

Equilibre financier

Ces mauvais résultats sur le front de la lutte contre le chômage auront un impact sur l'équilibre financier de l'Unedic. Loin de se résorber, le trou du régime d'assurance chômage se stabiliserait à 3,7 milliards fin 2014 et 3,6 milliards fin 2015. Conséquence, la dette continuerait de grimper pour atteindre 25 milliards à la fin de l'année prochaine et les premières projections pour 2016 indiquent qu'il devrait dépasser… 28,5 milliards. Cela aurait pu être pire. Toujours d'après l'Unedic, les nouvelles règles d'indemnisation arrêtées fin mars entraîneraient une réduction du déficit de 300 millions au second semestre 2014 et de 830 millions en 2015. Résultat, si le trou de l'Unedic augmentera légèrement moins que prévu (par rapport aux prévisions établies en mars), ce n'est pas grâce à l'amélioration de la conjoncture ou à la politique du gouvernement. Mais uniquement en raison des moindres dépenses et des recettes supplémentaires engendrées par la nouvelle convention définies par les partenaires sociaux.
  • Par Marc Landré
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Le chômage massif a commencé à apparaître dans les pays développés à partir du milieu des années 1970. Depuis 30 ans, le taux de chômage en France n'est pratiquement jamais descendu au-dessous de 8 % de la population active. L'embellie de l'année 2008 a été de courte durée puisqu'en 2010, le taux de chômage est repassé au-dessus de 10 %. La croissance de la production est aujourd'hui trop faible pour assurer un emploi à l'ensemble des actifs. Ce chômage touche d'abord les personnes peu ou non qualifiées mais n'épargne pas certaines qualifications. Par ailleurs, les formes particulières d'emploi (emplois précaires, temps partiel…) se sont développées en touchant plus fortement les jeunes de moins de 25 ans, les femmes, les seniors de plus de 50 ans. On constate enfin une persistance du chômage de longue durée : en 2008, 38 % des chômeurs étaient au chômage depuis plus d'un an, la proportion atteignant 55 % pour les plus de 50 ans.
Citation
• « Si les syndicats font augmenter le taux de salaire dans une profession ou une industrie particulière, ils rendent nécessairement le nombre d'emplois disponibles dans cette profession ou cette industrie moindre que ce qu'il aurait été autrement… Il en résulte qu'un nombre accru de personnes cherche du travail. »
Milton Friedman, économiste libéral, Capitalisme et liberté, 1976.• « Le seul fait qu'il existe une insuffisance de la demande effective doit arrêter et arrête souvent l'augmentation de l'emploi avant qu'il ait atteint son maximum… L'insuffisance de la demande effective met un frein aux progrès de la production. »
John Maynard Keynes, Théorie générale, 1936.
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Le chômage massif constitue l’armée industrielle de réserve, plus son nombre est élevé, mieux ce sera pour le capitaliste qui pourra ainsi affirmer au prolétaire au cas où ce dernier refuserait de travailler, qu’il peut embaucher une personne à moindre coût moyennant le même travail étant donné que l’armée industrielle de réserve est importante.Karl Marx