Those Who Kill (US) // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN
J’ai mis énormément de temps à aller au bout de cette première saison de Those Who Kill. J’avais pu engloutir la série originale plus tôt cette année mais je n’avais pas réussi à
trouver la motivation de regarder le remake produit par A&E qui a fait un tel four d’audience que la série avait été déprogrammée avant d’être programmée à nouveau mais sur
une plus petite chaîne du câble sur laquelle la série n’a pas brillée et s’est donc éteinte dans le silence le plus total. Ce que je peux comprendre. A l’issue de cette saison de Those
Who Kill, je ne retiens pas grand chose et la pauvre Chloe Sevigny cabotine dans le rôle de Catherine Jensen. Ce n’est pas de sa faute si son personnage est aussi mal creusé et que
l’actrice n’a donc pas grand chose à jouer. La série originale était assez brute et se permettait énormément de choses. Le problème de ce remake c’est qu’il ne cherche pas vraiment à nous en dire
plus sur la ville de Pittsburg (même si c’est justement appréciable que cela ne soit pas une ville éculée du système américain des séries policières) - comme je le disais pour le pilote de la
série - mais à nous délivrer du torture porn qui fait dans la surenchère et tombe donc dans tout ce que la série n’aurait jamais dû être. La réflexion policière vient clairement à manquer et je
justifie donc jamais le titre de la série.
Si j’aime la mécanique de la série (on ne suit pas des tueurs pendant un épisode mais une enquête sur plusieurs épisodes), je dois avouer que j’ai été très déçu des méchants de l’histoire. Tous
sont plus ou moins clichés et mis à part le premier vu dans le pilote (dans une intrigue bien trop saucissonnée et raccourcie), les autres tombent justement dans cette démonstration de la série
violente par principe car nous sommes sur le câble et qu’il faut tout se permettre pour faire parler de Those Who Kill. Je n’ai pas vraiment envie de voir cette série comme une
bonne série. Bien au contraire, il y a un excellent casting (je me demande même comment ils ont fait pour réunir tant d’excellents acteurs) mais la production est assez minable et ne délivre
jamais ce que l’on attendre de sa part. Bien au contraire, on retrouve donc des personnages à droit et à gauche dans une mécanique huilée certes mais qui démontre bien rapidement ses limites.
Surtout quand on voit à quel point le rythme est amorphe. Du coup, la série enferme énormément de talents dans des personnages qui n’ont strictement aucun intérêt. L’influence de la série
européenne et nordique noir dans les séries policière américaine est une vraie tendance ces dernières années.
Chloe Sevigny n’a pas toujours été parfaite dans les rôles qu’on a pu lui confier et pour le coup, je crois qu’elle peut rayer Those Who Kill de son CV. C’est une catastrophe car la pauvre se retrouve à jouer des émotions avec un ton plutôt ridicule. C’est dû à une très mauvaise direction des acteurs mais aussi au fait que l’actrice n’a pas grand chose à jouer et tente donc tant bien que mal de meubler. Ce rôle est donc assez générique, sans vraie forme. On retrouve donc une formule qui tente de fonctionner, calquée ici et là sur des personnages déjà vu des dizaines de fois dans d’autres séries policières. Notamment The Bridge pour l’héroïne torturée. Elle se retrouve donc avec Thomas Schaeffer (incarné par James D’Arcy). Lui cependant donne à la série un vrai coup de fouet. Grâce à lui je ne me suis donc pas totalement ennuyé au fil des épisodes. Les scènes qu’il partage avec Catherine sont même les meilleures de la série alors que l’on ne s’y attendait pas forcément. Quand on sait que derrière Those Who Kill il y a Glen Morgan, on se demande ce qui est arrivé à ce dernier. Il avait su faire tellement de belles et bonnes choses avec X-Files. Là c’est juste incompréhensible et tellement mal fichu. J’ai eu beaucoup trop de mal à finir tout ça et le pauvre Joe Carnahan (The Blacklist) a donné une pâte molle à la mise en scène en carton de la série.
Note : 4/10. En bref, on s’ennui, ça cabotine et le tout fini donc par devenir aussi intéressant qu’un documentaire nocturne sur la première chaîne de France.