Il y a des moments magiques dans la vie et je tenais à partager avec vous les petits derniers que je viens de vivre.
Un atelier tout récent, 4 séances déjà au compteur et des enfants qui évoluent à grande vitesse mais il faut régulièrement mener la barque, les emmener sur les berges créatives, leur indiquer comment faire… J’espère pouvoir les rendre peu à peu autonomes. Quand soudain…
Un premier enfant, une feuille à la main, me demande des ciseaux. Pourtant on n’a pas prévu de dessiner ou de faire des découpages aujourd’hui. Cinq minutes plus tard, je le vois découper une sorte de guirlande à partir d’une spirale qu’il a dessinée tandis qu’il m’explique comment avec un peu de papier d’aluminium, des bougies et un câble, il espère les faire tourner sous l’action de la chaleur et les connecter à la Makey Makey. Chose faite la semaine suivante… ;-)
Même atelier. Grands cris, exclamations alors que des enfants viennent de me demander la permission de plonger la salle dans le noir. En effet, leur montage tout en Littlebits détecte les mouvements, déclenche alors un buzzer qui affole un détecteur de son qui lui-même allume dans la foulée une lampe et une guirlande…
Toujours le même atelier. Un autre enfant tord des câbles et du fil de fer dans tous les sens. J’avoue que cela m’intrigue. Au bout de quelques minutes, il me montre sa création : un "citron" électrique dont seules certaines parties sont conductrices et qui va pouvoir remplacer les citrons que nous avions utilisés lors de la première séance pour fabriquer un piano.
Autre atelier mais le plaisir de voir à chaque séance un enfant apporter des créations électroniques et électriques faites d’éléments de récupération et de carton, des montages chaque fois ingénieux…
Parfois c’est plus dur. Je me souviens d’une séance où je n’arrivais à rien. Pourtant nous avions un objectif : présenter aux plus jeunes à la fin de l’heure nos créations à l’aide des cartes Makey Makey. Dur de les faire avancer. L’ambiance et la motivation n’étaient pas au rendez-vous. Je suis seul avec un groupe de 15 enfants et force est de constater qu’ils ont bel et bien décidé de faire autre chose que nos bricolages traditionnels. Tant bien que mal nous y arrivons cependant. Je m’éclipse aux toilettes quelques minutes les laissant sous la surveillance d’une animatrice en charge d’un autre groupe. Mon absence sera plus longue que prévue, une gamine de mon groupe ayant quelques difficultés à se tenir avec ses béquilles et à se laver les mains en même temps. Je l’aide et nous revenons dans la salle pour constater que… Ô surprise ! Les plus petits sont revenus et je regarde mes grands de CM1 et CM2, se sentant soudain responsables, expliquer, montrer nos créations et offrant à leurs "invités" de tester la "manette avec les pieds", le "piano à plantes" et d’autres oeuvres toutes plus improbables les unes que les autres. Je suis resté au loin les admirant et franchement fier d’eux.
Enfin, autre atelier, autres cieux, cette fois des collégiens apprenant la programmation avec Scratch. J’ai passé une partie de ma soirée la veille à lister ce que les adolescents doivent faire pour terminer leur programme. J’arrive au collège, les éléments bien en tête. Je sais quoi dire à chacun. J’ai à peine le temps de m’approcher du premier qu’alors celui-ci m’annonce : "Alors aujourd’hui je dois faire ça, ça et ça." Ok… Passons au second : "Regarde, il faut que je corrige cela. Est-ce que de telle manière cela irait ?" – "Euh oui, oui… C’est ça." Bon… Passons à la suivante : "Eh ! J’ai presque fini. Il ne me reste plus que ça à faire et puis ajouter des sons et changer le fond." Je me ferais "remballer" par tous les autres de la même manière. :-) Les questions viendront après mais pour l’instant quel plaisir de sentir qu’on ne sert plus à grand-chose et qu’ils ont réussi à prendre leur envol…
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