La vitamine D contribue à la solidité des os mais aussi au maintien de la pression artérielle. Une supplémentation en vitamine D pourrait ainsi, en cas de carence, profiter aux patients hypertendus. C’est la conclusion de cette large méta-analyse de 35 études de cohorte, publiée dans le Lancet Diabetes and Endocrinology, qui a examiné aussi l’effet de variations génétiques associées aux niveaux de vitamine D et donc à la pression artérielle.
Les chercheurs d’universités du Royaume-Uni, d’Irlande, de Norvège, d’Allemagne, des États-Unis, de Finlande, Suède, Danemark, Croatie, Autriche, Pays-Bas et Australie ont analysé 35 études de cohorte portant au total sur 100.000 personnes, 99.582 adultes et 8.591 adolescents.
Afin de comparer des personnes ayant différents niveaux de vitamine D, les chercheurs ont étudié les variations ou polymorphismes de nucléotides simples (SNP : single-nucleotide polymorphism) de 4 gènes impliqués dont 2 dans la production et 2 dans le métabolisme de la vitamine D dans une large proportion de la population et associés à de faibles niveaux de vitamine D. Les chercheurs ont donc émis l’hypothèse que ces gènes avaient une influence sur les niveaux de vitamine D à vie.
Les niveaux de vitamine D ont été rapprochés des mesures de pression sanguine, l’hypertension étant définie comme une pression systolique de 140 mmHg ou plus, diastolique de 90 mmHg ou plus, ou par l’utilisation d’antihypertenseurs.
Enfin, les chercheurs ont pris en compte les autres facteurs de risques possibles d’HTA, l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), le sexe et la région géographique. Les résultats d’analyses sanguines ont également été ajustés pour tenir compte de la saison et de l’augmentation des niveaux liés à l’exposition au soleil.
Une association entre le niveau de vitamine D et la tension artérielle, confirmant les résultats de précédentes études :
Sans prendre en compte la composante génétique, l’augmentation des concentrations de vitamine D est associée à une diminution de la pression artérielle systolique (pression lorsque le cœur se contracte) et à la réduction du risque d’hypertension. Aucune association avec la pression artérielle diastolique (pression en période de relâchement entre 2 contractions cardiaques) n’a été constatée.
Ces résultats ne diffèrent pas après prise en compte de l’âge, du sexe, de la méthode de mesure de la pression artérielle, de la région géographique ou de l’IMC.
2 SNP impliqués dans la production de vitamine D, facteurs de HTA : Les 4 SNP impliqués dans la production et le métabolisme de la vitamine D sont fortement associés à une diminution des concentrations de vitamine D. Des résultats qui confirment également ceux de précédentes études.
Chez les participants porteurs des 2 SNP impliqués dans la production de vitamine D, chaque augmentation de 10% de la concentration de vitamine D est associée à une réduction de la pression artérielle systolique de 0.37mmHg, de la pression artérielle diastolique de 0.29mmHg et de 8% du risque d’HTA.
Conclusions :
· L’étude confirme une association entre l’augmentation des niveaux de vitamine D et la réduction de la pression artérielle et du risque d’hypertension.
· Les porteurs des variantes génétiques associées à une faible production endogène de vitamine D ont un risque accru d’hypertension.
· Lorsqu’on prend en compte les coûts et les effets secondaires des médicaments antihypertenseurs, l’option supplémentation en vitamine D en prévention de l’HTA est donc à considérer.
Source:The Lancet: Diabetes and Endocrinology June 26 2014 doi:10.1016/S2213-8587(14)70113-5
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