Il y a presque un an, le programme « midata » du gouvernement britannique s'engageait sur la voie de la réglementation afin de permettre une reprise du pouvoir des consommateurs sur les données leur appartenant. Aujourd'hui, avant même la moindre intervention législative, ses premiers effets concrets commencent à poindre.
Sans surprise, au vu des efforts constants déployés par l'administration pour promouvoir la concurrence bancaire au Royaume-Uni, la première initiative qui aboutira a pour objectif d'offrir aux citoyens les moyens de comparer en toute confiance et en totale transparence les comptes courants proposés par les différentes institutions financières du pays. Les résultats ne devraient être visibles qu'en fin d'année mais un récent accord conclu entre les parties intéressées rend désormais cette échéance réaliste.
Parmi celles-ci, les 6 principales banques britanniques (Barclays, HSBC, Lloyds, Nationwide, RBS et Santander) ont convenu de mettre à la disposition de leurs clients une fonction de téléchargement de l'ensemble de leur historique d'opérations sur une année pleine, dans un format commun. De l'autre côté, un certain nombre de plates-formes spécialisées se préparent à intégrer ces données en vue d'identifier pour chaque consommateur concerné l'établissement qui aurait pu lui offrir les meilleures conditions correspondant à son comportement.
Aux termes du standard adopté, les informations transmises – uniquement sur une action explicite de leur propriétaire – sont anonymisées et ne devraient donc pas permettre d'identifier l'utilisateur. En revanche, elles conserveront un niveau de détail suffisant pour rendre possible un conseil extrêmement précis. Par exemple, l'identification des commerçants où les achats sont réalisés pourra être utilisée pour détecter un habitué d'une chaîne de supermarchés à qui il pourrait alors être recommandé d'adopter son offre bancaire et ses avantages spécifiques (pensez Tesco…).
A la lecture d'une récente intervention d'Andrea Leadsom, « secrétaire économique » du Trésor britannique, il apparaît clairement que les exigences d'ouverture à la concurrence n'en sont qu'à leurs débuts (la portabilité du numéro de compte est à l'ordre du jour, notamment). Il est fort probable que l'accès transparent à leurs données par les consommateurs – qui en est une des clés – devienne une règle universelle, à terme. Les banques historiques continueront-elles à subir cette pression sans réagir ou finiront-elles par tenter, elles aussi, de profiter des opportunités ainsi ouvertes ? Imaginons donc que l'une d'elles décide de créer son propre comparateur…