Inglese Abbigliamento, Pitti Uomo 86

Inglese Abbigliamento : un artisan au sommet de sa gloire

Je ne crois pas me tromper en disant que le premier article paru sur Milanese Special Selection (c’était il y a un peu plus de deux ans maintenant) était consacré à Angelo Inglese. À l’époque, la production Inglese Abbigliamento était encore resserrée autour des chemises (le cœur de métier de l’entreprise) et des cravates. Depuis, elle touche également aux bracelets, aux pochettes, aux vestes. Sa signature également est devenue plus évidente. Au-delà de l’héritage historique, de la beauté des Pouilles, de l’adéquation d’un artisan à sa région, au-delà des finitions (qui sur certains modèles laissent pantois), Inglese Abbigliamento s’est forgé une identité singulière, au même titre que Finamore ou Salvatore Piccolo. Une marque est née. Je ne serais pas étonné d’assister au cours des prochaines saisons à une affirmation de son style. J’en veux pour preuves les modèles reproduits ci-dessous. Les motifs Liberty n’ont rien à voir avec ceux, beaucoup plus américains, d’un Cordone 1956 ; les motifs Paisley ne rappellent nullement ceux d’un Etro. Dans tous les cas, la couleur est riche et omniprésente.

Un mot plus général sur les tissus. Sans doute par manque d’explications, les consommateurs français pensent parfois que tous les tissus se valent ; or, c’est faux, tous les tissus de chemise ne se valent pas, ni au toucher, ni à l’usage, ni financièrement. Oui, une chemise entièrement faite main coupée dans un 300/2 Thomas Mason coûte un certain prix (voir notre article sur la chemise blanche). Non, tout le monde n’a pas besoin de porter une chemise faite main coupée dans un 300/2 Thomas Mason. Un tissu bas de gamme coûte aux alentours de 3 euros, voire moins en fonction des quantités commandées, un tissu très haut de gamme peut coûter 60 euros et plus. Entre les deux se trouve ce que vous choisissez d’acheter. Un apprentissage s’impose.