Quatrième de couverture :« Il entre sans se presser, désinvolte. Un sourire au coin des lèvres, grand, un peu voûté, la démarche hésitante. Sous les flashes qui crépitent, malgré l’interdiction, ses yeux pétillent. Mi-gêné, mi-amusé, l’air de rien, il sort de sa coquille, prend quelques secondes pour observer la foule, curieux, vulnérable, perplexe. Le temps de traverser l’estrade, il endosse une nouvelle carapace, drapé dans le statut qui a réuni ici près de trois cents journalistes venus des quatre coins de la planète : celui de l’écrivain le plus célèbre au monde. » Du 12 au 16 novembre 2013, Stephen King a passé une semaine à Paris pour promouvoir son nouveau livre, Docteur Sleep. L’occasion pour des milliers de lecteurs de rencontrer leur auteur fétiche, et pour Alexandra Varrin de transformer cet événement exceptionnel en véritable quête identitaire et introspective. Au cours des cinq rendez-vous qui jalonnent cette semaine, elle se replonge dans l’œuvre monumentale de son idole, et poursuit, tout en interrogeant notre rapport à la fiction, son propre autoportrait.
Extrait : « Parce qu'à dix ans, quand on vit en Franche-Comté et que son éducation est majoritairement faite par un couple qui a deux générations de plus que soi, il y a des choses qu'on n'est pas censé envisager. La vengeance par exemple, la violence, et encore moins le sexe. Stephen King n'a pas simplement cerné l'ornière dans laquelle j'étais coincée, il m'a aussi donné des pistes pour m'en extirper. Le rock, notamment. Il a joué les mesures d'un rythme qui allait devenir le mien. Personne n'aurait imaginé en me voyant à l'époque que je deviendrais cette fille tatouée aux premiers rangs des concerts de groupes comme Nine Inch Nails, Rammstein ou Marilyn Manson. »