Ci-dessus Marina Hoermanseder, AW2014
Articulé, lacéré, retourné et perforé, le cuir mis dans tous ses états, mais toujours raffiné et luxueux. Trois designers visitent à travers son usage et avec passion, les prothèses orthopédiques, le bondage et l’ambiguité sexuelle. Le corps, première source d’inspiration des designers de mode. Des tenues en latex des débuts de Vivienne Westwood en passant par Thierry Mugler et Alexander McQueen (RIP), l’esthétique fétichiste n’a certes jamais vraiment quitté les podiums de ces dernières décennies. Chez les designers présentés ci-dessous, le cuir dessine des lignes graphiques sur les chairs, le corps est mis à nu, contraint, customisé, jamais vulgaire.
Marina Hoermanseder
Sensation de la fashion week de Berlin, l’an passé, Marina Hoermanseder, fraîchement diplômée s’est rendue cette saison à la fashion week de Londres. Dans un rythme d’enfer, elle à successivement fondé sa société et livré une élégante et singulière collection de 17 modèles « fait main » réalisée en trois mois et demi.
Le cuir est moulé sur mannequin (travaillé pendant des jours à l’eau), découpé en bandes, teinté, riveté.
La collection n’exhale pas seulement la dimension sexuelle du fétichisme, mais aussi (et surtout) dit la créatrice, « son » fétichisme des matières. L’orthopédie dont elle s’inspire également ne doit pas être perçu comme déplaisant. Réinterpréter un appareillage pour les jambes « façon couture », relève d’un défi d’ériger vers le beau quelque chose considéré d’ordinaire comme négatif.
Zana Bayne
La jeune créatrice américaine adapte ses créations qui puisent aisément dans le registre SM et bondage afin de les associer avec des vêtements de tous les jours. Ces vêtements quotidiens se voient dotés ainsi d’un « adrenaline kick » sans négliger le confort si important à ses yeux.
Depuis deux mille dix, Zana réinterprete chaque saison des pieces emblématiques du SM (cf. le harnais) en changeant soit les finitions, la couleur ou le poids du cuir. Elle collabore régulièrement avec Prabal Gurung et récemment avec Victoria’s Secret.
Niels Peeraer
Diplômé de l’académie Royale d’Anvers en deux mille onze, Niels Peeraer, cultive l’ambiguité, il crée des accessoires en cuir unisex. Alors, de jeunes hommes en jupette portent de petits sacs précieux comme des emballages pour patisserie de luxe. Au cou des fraises en cuir immaculé, finement ciselées comme de la dentelle, confèrent à son porteur un port de tête légèrement altier.
A découvrir ici
Points communs- Marie Chouinard, bODY_rEMIX/les_vARIATIONS_gOLDBERG, ballet en deux actes, créé au Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise, Italie, le 18 juin 2005
- La canadienne Jen Gilpin basée à Berlin et créatrice de la marque Don’t Shoot The Messengers (DSTM)
- Les accessories bondage-chic de la marque anglaise Coco de Mer