de douleur qui envahit l’enchantement
des forêts perdues. Les arbres humains gardent
les fruits du sang. Il y a des coeurs gravés
sur l’écorce des corps, avec une flèche dedans.
Ils rappellent à la mâle heure les morts-vivants,
incapables de mourir sans remords
pour tenir le pas gagné, franchir ce pas,
alors qu’ils saccagent la gloire de la chair,
celle à venir, détruisant sa lente victoire,
bien qu’un fragment d’espoir rougeoie encore.
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Jean Mambrino (1923-2012) – Les ténèbres de l’espérance (2007)