Les phytostérols, des composés naturels présents dans les plantes, viennent enrichir certains produits alimentaires, avec allégation dûment autorisée qu’ils permettent de diminuer le cholestérol sanguin.Sur le papier, les phytostérols ont pour propriété de réduire le niveau de cholestérol sanguin en diminuant son absorption intestinale par compétition. Avec une structure proche de celle du cholestérol, ces composés entrent en compétition avec le cholestérol au niveau intestinal et limitent ainsi son absorption.
Cependant, ces travaux de l’Anses mettent en évidence que si les phytostérols contribuent, en effet, à la réduction du cholestérol sanguin, pour autant, leur bénéfice sur la prévention des maladies cardiovasculaires n’est pas démontré. Cette analyse du marché français des produits enrichis en phytostérols montre que,
· ces produits sont majoritairement consommés par les 46-79 ans, les plus à risque d’hypercholestérolémie,
· si les phytostérols contribuent à une réduction moyenne d’environ 10 % de la cholestérolémie totale et de la teneur en LDL-Cholestérol, chez environ 30 % des consommateurs,
- ils n’induisent pas de baisse de LDL,
- ils induisent au contraire une augmentation des concentrations plasmatiques en phytostérols dont les conséquences sur le risque cardiovasculaire ne sont pas connues,
- ainsi qu’une baisse de la concentration plasmatique en β-carotène susceptible d’augmenter le risque cardiovasculaire.
Les effets des phytostérols sur la prévention des risques cardiovasculaires non démontrés : Ni par la littérature scientifique, précise le rapport de l’Anses : « En l’absence de données issues d’études d’intervention, il n’est pas possible de se prononcer sur l’effet des
phytostérols et des phytostanols sur la morbidité et la mortalité cardiovasculaires, en accord avec les
conclusions de la société européenne d’athérosclérose ».
L’Agence rappelle donc les principes de base, soit les facteurs de risque cardiovasculaire et les mesures de prévention bien connues : l’arrêt du tabagisme, l’augmentation de l’activité physique, la réduction de la sédentarité et l’amélioration de l’équilibre alimentaire dont un apport équilibré en acides gras et une consommation modérée de sucres et de sel.
L’Agence rappelle également que la diminution d’un seul facteur de risque n’entraîne pas nécessairement la diminution du risque global.
Enfin, l’hypercholestérolémie requiert de consulter un professionnel de santé.
Les phytostérols, à éviter par certains groupes de population : Au-delà, l’Anses recommande aux enfants et femmes enceintes et allaitantes d’éviter la consommation de produits enrichis en phytostérols. Ainsi, La consommation de phytostérols chez l’enfant entraîne, comme chez l’adulte, une élévation de la concentration plasmatique de sitostérol et de campestérol, une baisse de la concentration plasmatique en β-carotène et les études pédiatriques ne permettent pas de conclure sur les conséquences éventuelles de leur consommation sur l’absorption des autres vitamines liposolubles. Chez la femme enceinte et allaitante, seules 3 études ont porté sur les effets des apports en phytostérols. Un effet sur la concentration en phytostérols de leur lait a été constaté. Par ailleurs, des apports maternels élevés sont susceptibles d’augmenter indirectement la phytostérolémie des nourrissons allaités et d’abaisser leur concentration plasmatique en β-carotène.
Source : Anses Avis et rapport "Evaluation du risque et du bénéfice liés à la consommation de produits alimentaires enrichis en phytostérols ou en phytostanols (Visuel © Kalim – Fotolia.com)