Quatrième de couverture :
«Ça n’a pas démarré tout de suite. Notre histoire d’amour a suivi un cours peu ordinaire. Si elle a culminé dans le bruit et la fureur de la passion, elle a débuté dans le calme et la tendresse.»
Mère négligée, ami trahi, mari trompé, fiancée non épousée… La plupart saignent en silence, quelques-uns en viennent aux
extrémités, mais c’est toujours la même épreuve : la trahison de l’unique, en qui l’on croyait. Ces histoires d’amour ratées, Vita
Sackville-West a le don de les exposer avec une suprême élégance. Quelques traits acides suffisent à mettre à nu les faux sentiments, quelques notes sourdes à souligner les promesses non tenues. À la fois tendre et méchante, elle excelle dans la cruauté feutrée. Quoi de plus adapté à son art que le récit de ces Infidélités ?
Si j’ai adoré Toute passion abolie, le premier roman que j’aie déjà lu de Vita Sackville-West, je ne peux pas en dire autant de ce recueil de six nouvelles publiées en 1922, 1930 et 1932.
C’est la première, Son fils, que j’ai vraiment appréciée : j’y ai retrouvé la finesse de l’analyse des caractères, toute en suggestion, la subtilité des rapports humains entre une mère et son fils qui revient au domaine familial après cinq ans passés à l’étranger, rapports empreints d’un vernis de bonnes manières, de codes sociaux très formels qui, évidemment, empêchent toute spontanéité et rendent la blessure attendue d’autant plus cruelle.
La deuxième nouvelle, Patience, était elle aussi assez agréable à lire, encore une fois marquée du masque des convenances, de la politesse, alors que le personnage principal meurt de nostalgie en évoquant les souvenirs d’un amour lointain, on sent le feu sous la glace de l’ennui conjugal bienséant… La troisième, Fiançailles, raconte aussi le décalage entre les deux protagonistes d’une histoire d’amour, leur impossibilité à dépasser les paroles convenues.
Et ensuite je me suis globalement ennuyée… parce que les situations me paraissaient tirées par les cheveux et (tirées) en longueur, comme dans Liberté (un bien improbable ménage à trois) et Justice (encore un ménage à trois doublé d’une vengeance pour le moins déstabilisante).
En fait j’ai l’impression que le format court est trop… court pour Vita Sackville-West et surtout j’ai regretté que l’humour fin et féroce qui faisait tout le charme de Toute passion abolie était complètement absent de ces nouvelles. J’espère apprécier davantage un autre roman de la dame de Sissinghurst.
Vita SACKVILLE-WEST, Infidélités, traduit de l’anglais par Micha Venaille, Autrement, 2013
Titine a davantage apprécié que moi. Manu a lu Toute passion abolie. D’autres lectures autour de Vita Sackville-West sur la page FB du mois anglais.
Livre anglais, mois de la nouvelle chez Flo et livre hors de PAL aussi !
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