Marc Desse – Nuit Noire
Posté le 26 juin 2014 • Catégories : À la une, Albums/EP • 128 Vues • Pas de commentaire
Il y’a un an, Deerhunter sortait Monomania. Un album très sombre, qui cramait la nuit. La bande à Bradfrod Cox rendait les heures nocturnes bien plus fiévreuses qu’elles ne l’étaient.
Un an après, les nuits sont toujours aussi chaudes, mais bien plus sombres : Marc Desse vient de sortir Nuit Noire, son premier album. Après plusieurs EP, dont un sorti sur le label Californien Bleeding Gold, le Parisien de 26 ans dévoile dix titres obscurs.
Attitude de loubard et perfecto, Marc Desse a tout pour faire croire qu’il roule des mécaniques. Et pourtant, son album révèle un personnage sensible. C’est sur le single, Ma fiancée, déjà largement diffusé, que s’ouvre Nuit Noire. Guitares et lignes de basses vertigineuses, le single décape. Mais c’est à contre-sens de ce que va nous offrir l’album par la suite.
Il y’a quelque chose d’urgent dans les titres, sans pour autant y voir de l’affolement (Fait d’hiver). Les mélodies deviennent moites et la voix prend le chemin qui lui est offerte.
Les titres suggèrent plus des histoires qu’ils ne les racontent. Les mélodies peintes en noires, couvrent la voix désabusée du chanteur. C’est par la musique que démarre Marc Desse : les notes amènent des mots, qui amènent des phrases, pour faire naître une histoire. Celle d’Henri et Elsa, pourrait, dixit l’auteur, évoquer Henry Miller et Elsa Triolet. Fiction ? Réalité ?
Influencé principalement par le début du rock, le post-rock et le punk anglais, c’est pourtant en français que Marc Desse écrit ses textes. Le titre éponyme Nuit Noire reflète parfaitement cette atmosphère lascive qui imprègne tout l’album.
Il fait nuit noire dans tes cheveux
Et moi entre eux, je ferme les yeux
Rien n’a jamais été plus subtil
Me trouver enfin si fragile
Toujours pas remis de la disparition de Daniel Darc, je trouve que Marc Desse est l’artiste actuel qui comble le mieux l’absence du chanteur de Taxi Girl. Mots torturés et tournures noires, les phrases fusent comme des balles en plein cœur.
Hommage à un ami disparu (Chanson pour Olive) dans une ambiance suave ou confusion encore plus troublante avec Daniel Darc (Giverny), Marc Desse conjugue ses multiples influences dans son premier disque.
Bien que fini depuis un an, l’album vient tout juste de voir le jour. Marc Desse lui, s’est attelé à de nouveaux titres qui pourraient sortir, espérons-le, rapidement.
Sur la scène du Badaboum, il y’a une semaine, il venait présenter ses nouveaux titres pour le lancement du disque. Perfecto troqué contre une veste en jean et accompagné de ses trois musiciens, le chanteur dégainait une attitude rockmantique. Venu seul en rappel acoustique chanter Oh Babe (c’était si bien), on se laissait surprendre à penser que c’est dans nos propres mains que le chanteur ait déposé sa vie.
La nuit n’était pas seulement noire ce soir-là, elle était aussi chaude.