C’est dans le Pilote du 26 juin 1979 que paraît la première partie de La Demoiselle de la Légion d’Honneur. Scénarisée par Pierre Christin, dessinée par Annie Goetzinger, cette histoire est leur première collaboration. L’album est le premier de la collection "Portraits-Souvenirs". Suivront La Diva et le Kriegspiel, La Voyageuse de Petite Ceinture, Charlotte et Nancy. Toutes créées par ce duo détonnant, comme les histoires elles-mêmes. On racontait des souvenirs de femmes à travers des tranches d’histoires. C’était une première en bande dessinée.
Le premier album s’attache à raconter le destin d’Aline, pupille de la nation, placée au sein de l’institution de la légion d’honneur, juste après la seconde guerre mondiale. A l’extérieur de cette maison, ce sont les troubles de l’après-guerre, la chute des empires, alors qu’à l’intérieur rien ne semble troubler la vigilance des lieux.
Prépublié en 1979, l’album est paru en janvier 1980, créant avec lui son parfum de scandale. A l’époque, pas si lointaine, on ne pouvait pas parler n’importe comment des institutions, des femmes... Il paraîtrait que le Grand Chancelier de l’Ordre de la Légion d’honneur (Alain de Boissieu) convoqua Georges Dargaud pour lui passer un savon.
35 ans après, cette "demoiselle" fait toujours partie du patrimoine du neuvième art et évoque toujours la France d’avant.