Gros succès au pays du soleil levant avec pas moins de 5,5 millions d’unités vendues, Tomodachi Life! est arrivé de façon presque imprévue dans nos contrées avec pour ambition de conquérir le coeur des amateurs des simulations de vie (et de ceux qui aiment les situations bien barrées).
J’en avais déjà un peu parlé dans mes premières impressions mais pour ceux qui prendraient le train en marche, Tomodachi Life! est un jeu dont l’objectif (si tant est que l’on puisse parler d’objectif) est de faire de vous le témoin de la vie des Mii qui peuplent votre une île imaginaire dont vous êtes, en quelque sorte, le gérant. La première étape consiste donc à peupler cet endroit avec votre Mii, ceux de vos amis, de votre famille ou encore de personnalités réelles ou imaginaires.
Chaque Mii est ensuite doté d’un tempérament qui lui est propre et qui déterminera ses affinités amicales et amoureuses avec les autres habitants de l’île.
Pour ce qui me concerne, sur mon île se côtoient mon Mii, ceux certains de mes amis, les personnages de l’agence tous risques, Jésus, Bayonetta et Bigby de The Wolf among us…. Je pense que cela pose le décor.
Une fois créé, chaque personnage est envoyé dans un appartement d’une grosse résidence (qui je crois peut atteindre à terme une centaine de Mii) et le tour est joué. En tant que gérant de l’île, il nous appartient ensuite de satisfaire les besoins de chacun de nos locataires afin de les rendre heureux. S’ils se considèrent comme bien traités, ils vous remettront ensuite de l’argent que vous pourrez dépensez contre de nouveaux objets (nourriture, décoration intérieure, vêtements…) histoire de gâter encore plus vos Mii.
En fait, il y a un petit côté Tamagochi dans ce Tomodachi même si ne pas s’occuper d’un personnage n’a pas vraiment de conséquences néfastes à son encontre (comprendre par là qu’il n’est pas possible de laisser un Mii mourir de faim contrairement à un Sim). Par contre, répondre à ses désirs augmentera son niveau de bonheur et lui permettra d’acquérir de nouveaux objets (argent, décoration d’intérieur…) ou d’apprendre de nouvelles expression voire de devenir des stars de la chanson.
Chaque journée permet également d’assister aux évènements, petits et grands, qui peuplent la vie quotidienne de votre île: assister à des spectacles, de regarder le barbecue organisé par l’un des Mii au parc etc… Généralement le ton est décalé et cela nous permet d’assister à des scènes assez burlesques à l’image des rêves de vos Miis qui semblent avoir été conçus en utilisant certaines substances illicites… On en attendait pas moins des créateurs de la licence Wario Ware…
Plutôt accrocheur les premières heures, Tomodachi Life retombe quand même assez vite dans une routine troublée de temps en temps par les évènements qui parsèment la vie des habitants tel que notamment les relations amicales et amoureuses. En effet, en fonction de leurs personnalités, certains Mii vont se rapprocher et devenir amis voir plus si affinités.
Il est d’ailleurs délicieux de voir des personnages qui n’ont rien à voir dans la vraie vie se rapprocher dans le jeu. C’est ainsi que j’ai pu observer la déclaration enflammée de Musclor à Katy Perry ou celle de Pipomantis à Bayonetta, ce dernier s’étant malheureusement pris un joli râteau j’ai du mettre toute mon énergie à le consoler en lui fournissant son plat préféré: le Fish’n chips. Toutes ses situations incongrues s’avèrent, il faut le reconnaître vraiment drôles et ce d’autant plus que tous les personnages bénéficient d’une voix digitalisée qui rend les dialogues encore plus drôles.
Il faut toutefois souligner que le jeu reste très chiche en interactions sociales mais aussi et surtout qu’il ne considère que des relations hétérosexuelles ce qui est quand même fort dommage dans la mesure où l’esprit du jeu se prêtait à plus d’ouverture d’esprit. C’est d’ailleurs pour ce qui me concerne l’une des vraies faiblesses du jeu qui sincèrement ne se justifie pas dans une société de 2014. En outre, globalement, le jeu est assez « light » sur les relations sociales entre les habitants.
D’ailleurs, force est de reconnaître que passé les premières heures de jeu et de rigolade, le jeu devient plus ennuyeux qu’un Animal Crossing en raison des interactions limitées entre vous et vos habitants. Là où AC vous implique en tant qu’acteur de la vie de votre île, Tomodachi Life vous place plus dans un rôle d’observateur. Un peu comme si vous observiez la vie d’une fourmilière par exemple. Définitivement si vous êtes amateurs d’action, ce titre n’est pas fait pour vous.
Du coup on s’investit moins dans un jeu qui se picore plus qu’il ne se joue pendant des heures…
Il faut dire que fonctionnant sur un principe de mini-jeux pas toujours hyper fun, on aura donc tendance à se connecter une ou deux fois par jour le temps de collecter des sous (pour acheter de nouveaux objets) de nouveaux décors, et plus généralement pour aider vos locataires dans leurs tracas quotidiens (je veux manger ci, je veux tel vêtement…) puis à repartir vers d’autres aventures.
C’est pourquoi, et c’est l’exception qui confirme la règle, si vous souhaitez acquérir ce jeu, je vous conseille plutôt de le prendre sur l’eshop et d’y jouer en alternance avec un autre titre (je ne saurai que trop vous conseiller Kirby Triple Deluxe dont je reparlerai prochainement).
Au final, Tomodachi Life est un véritable ovni vidéoludique dans lequel il convient d’investir avec une certaine prudence. Très fun les premières heures, le jeu montre vite ses limites en terme d’interactions et ne reste accrocheur que pour les amateurs d’humour débile (dont je fais partie) et les collectionneurs les plus acharnés. Bref si vous cherchez une simulation de vie sur 3DS préférez lui plutôt Animal Crossing New Leaf et ce, en attendant que Tomodachi Life daigne baisser de prix.