PT Pantaloni Torino : quand la mode a du bon
Je me souviens d’un excellent article paru dans La Repubblica. On pouvait y lire que PT Pantaloni Torino, société d’origine vénitienne acclimatée au Piémont depuis 1969 et aujourd’hui encore propriété de la famille Fassino, du nom de son fondateur, Pierangelo Fassino, avait pris de Turin trois qualités essentielles : la créativité entrepreneuriale, le sens de la discrétion, une clairvoyance enfin qui lui avait permis d’éviter de prendre des décisions irréfléchies. Il faut dire que si la structure est ancienne, le nom, lui, est très récent, tout comme les produits qu’il désigne, des pantalons pour homme et femme, chinos retravaillés et jeans cinq poches répartis en plusieurs gammes, une par état d’esprit, le PT01, le PT05, le PT0W, le modèle Icon, le Ghost, etc. En moins de dix ans (sept, pour être précis), ces déclinaisons luxe d’essentiels du vestiaire américain, du plus au moins casual, ont séduit plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs.
Bien sûr, il y a eu le celebrity wear. Quand le président de Pirelli (Mario Tronchetti Provera), le directeur général du groupe Fiat (Sergio Marchionne), le roi Juan Carlos de Bourbon ou le septuple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher portent vos produits (sans même parler de Barack Obama), vous pouvez légitimement estimer que vous avez accompli un bon travail de communication. Mais l’essentiel n’est pas là. Comme le dit très bien Mario Maran, directeur commercial de PT Pantaloni Torino et véritable maître d’œuvre de la stratégie de la marque, il ne s’agit pas seulement d’utiliser des tissus précieux et insolites et d’axer le développement sur la « sartorialité » pour conquérir en un rien de temps des parts de marché. L’expérimentation joue un grand rôle. L’offre part d’une définition plutôt classique pour suivre ensuite une demande plus évoluée et changeante. Le but poursuivi est clair : s’adapter sans cesse pour remettre le pantalon au centre du jeu.
PT au Pitti ?
Sur le stand PT Pantaloni Torino du Pitti Uomo 86, on retrouvait l’influence du style preppy, mais un style preppy apaisé, adouci, italianisé en quelque sorte (voir les madras). De quoi satisfaire aussi bien les riches habitants de Carmel by the Sea que les Japonais branchés à la recherche de cinq poches différents, les Tropéziens en avance d’une soirée animée, les Parisiens, par définition plus classiques.
Mention spéciale pour les PT01 dits Resort, et, dans un style totalement autre, les doublures imprimées, très pop art, dues au studio Wow de Turin dirigé par Adriano Padovani.