Babelio, c’est un super site pour les bibliophages mais pas seulement, on peut aussi y flâner à la recherche d’idées, d’avis, de rencontres…
Une fois par mois, les maisons d’éditions s’associent à Babelio pour offrir aux lecteurs des livres contre une critique. Et dans le cadre de cet événement, j’ai eu la chance de recevoir "Paul le malchanceux" de Maxime Gorki ;)
Dans un premier temps, je n’ai pas reconnu le nom de l’auteur, persuadée d’être face à un contemporain je n’ai pas du tout fait le rapprochement avec l’écrivain et dramaturge russe proche de Lénine, de Tolstoï et de Tchekhov. C’est la couverture qui m’a d’abord attirée, un auto-portrait de Mikhail Larionov. J’ai été séduite par les couleurs, le trait et la beauté du visage, un visage que j’ai trouvé rieur en contradiction avec le titre, malgré une pointe de tristesse au fond des yeux. Un très beau livre, comme un objet à poser, que j’ai aimé avant même de découvrir l’histoire et les personnages.
Passons à la préface. Je dois avouer que je ne les lis pas souvent, le contenu ne m’intéresse pas toujours et ne m’apporte rien avant la lecture. Mais il m’arrive de les lire après. La préface de François Eychart présente l’auteur et son oeuvre très clairement, simplement et sans fioritures, nous donne les clefs pour comprendre l’environnement et le climat de l’époque, et ainsi mieux saisir les liens entre les personnages.
Me voici fin prête à vous faire découvrir l’histoire…
Nourisson abandonné par ses parents, Paul est recueilli par Aréfy Guilby, gardien de la paix. Confié à une vieille nourrice, l’enfant grandit sans amour, sans tendresse. A 4 ans, il rejoint la guérite de papa Aréfy où il mène une enfance monotone, perturbée par les moqueries et la rudesse des autres enfants. Paul n’a pas de chance, il est laid, son visage a été ravagé par la variole. Enfant calme, taciturne, renfermé, sombre et obéissant, il devient un jeune homme solitaire, froid, distant et morose peu apprécié par ses collègues de travail. Mais dans l’atelier de cordonnier où il a été placé en apprentissage à la mort de papa Aréfy, son patron le considère comme un bon ouvrier et lui apprend le métier. Les années passent et un jour, la jolie Mademoiselle Nathalie, jeune prostituée, s’installe dans le quartier. Lorsque Paul, atteint du typhus, est hospitalisé, Melle Nathalie s’occupe de lui, lui rend visite à l’hôpital. C’est la première fois qu’une personne lui témoigne de l’intérêt, il tombe éperdument amoureux d’elle. Elle l’aime beaucoup aussi, il la respecte, ne la juge pas. Ils vivent une belle histoire, Paul devient un jeune homme souriant, bavard, exubérant, il est méconnaissable, transformé par le bonheur. De plus en plus attaché à Nathalie, il supporte de moins en moins son activité, devient très jaloux, agressif. Alors lorsqu’il lui propose le mariage, Nathalie prend peur, craint que cette belle histoire ne se transforme en un quotidien où pleuvront les reproches, les injures et les coups et refuse entraînant une réaction violente de Paul.
Quel plaisir cette lecture ! Une belle écriture, soignée, agréable, poétique avec un grand souci des détails et une belle pointe d’humour. J’ai beaucoup aimé ce roman qui, bien qu’écrit en 1894, est résolument moderne.
Merci à Babelio et aux Editions Le temps des cerises pour cette découverte !
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