Ce petit bourdon à bandes jaune citron et orange est l'un des plus précoces de son genre. Bombus pratorum (Linnaeus, 1761) apparaît dès le mois de mars et disparaît en juillet. Il ne vit pas très longtemps non plus et en cinq mois l'espèce peut produire jusqu'à trois générations. Les premières jeunes femelles fécondées quittent le nid pour fonder immédiatement une nouvelle colonie, contrairement aux autres espèces. Seules les dernières passent l'hiver. Les mâles (photos 1 et 2) sont faciles à reconnaître avec leur tête, leur collier et leur bande abdominale jaune prédédant l'apex de l'abdomen roux-orangé. Les ouvrières ne présentent pas de bande abdominale jaune, et leur tête est noire.
Tout comme le bourdon des jardins B. hortorum, Bombus pratorum a la réputation de fonder des colonies dans les endroits les plus incongrus. Nichoirs à oiseaux et boîtes aux lettres lui conviennent parfaitement. Les colonies sont de petite taille, dépassant à peine la centaine d'individus. L'espèce butine de nombreuses plantes à fleurs, notamment les trèfles, la lavande, la sauge, les paquerettes, les marguerites et les chardons. Ce bourdon ne fréquente guère les jardins ni les massifs fleuris des villes. De moeurs plutôt rurales, il est surtout présent en lisière des bois, en particulier à proximité des prés et des prairies de fauche. Une autre particularité de l'espèce est qu'elle ne construit pas de cellules spéciales dédiées au stockage du pollen ; ce dernier est entreposé dans les cellules vides du couvain.
Pour l'avoir observé à plusieurs reprises, j'ajouterai que Bombus pratorum est l'une des espèces les moins farouches du genre Bombus, ou l'une des plus tolérantes. La distance de fuite est ridicule si l'on évite les grands gestes, et la proximité de l'humain ne provoque absolument aucune réaction d'alarme. Ça tombe bien, c'est probablement l'une des plus jolies espèces de bourdon, et grâce à eux je sais où trouver beaucoup de mûres cet été.
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