Après un été bien sombre, place à un automne 79 qui ne le sera pas moins.
A cause de la violence d’un père alcoolique, la famille d’Hugues a volé en éclats. Ne supportant plus les coups et visiblement décidé à divorcer, sa mère s’est réfugiée chez une amie avec le petit dernier. Son frère Thierry est resté avec son père. Hugues, quant à lui, vit chez sa grand-mère. Jusqu’à ce que sa tante Dominique, son rayon de soleil, lui propose de s’installer chez elle le temps des vacances.
A lui, une nouvelle vie, plus citadine, et surtout une nouvelle vie de famille plus sereine. A lui également de nouveaux horizons culturels, avec de belles découvertes aussi bien en littérature qu’en musique, qui le marqueront à jamais.
Toutes les bonnes choses ayant une fin, le retour chez lui n’en sera que plus difficile. Après l’espoir d’une séparation, perspective d’un avenir meilleur et d’une vie plus heureuse, vient le moment de la désillusion. En effet, sa mère est de retour à la maison, avec son mari, rien n’a finalement changé. La déception est dure à accepter pour Hugues. Et le destin ne semble pas en avoir fini avec lui….
La force de ce roman graphique autobiographique vient indéniablement du fait qu’il sent le vécu. L’authenticité de certaines scènes, de certains dialogues, ont parfois d’étonnantes résonnances pour qui a eu à subir dans son enfance l’alcoolisme d’un proche… Comme j’ai bien compris la déception d’Hugues quand il réalise qu’il s’est fait berner, que sa mère ne quittera jamais ce mari, ce père, alcoolique… Comme j’ai bien compris son angoisse, en entendant cet homme qui rentre chez lui le soir, ne sachant dans quel état il va être, ce qu’il va avoir à affronter une fois de plus…
Il me revient à l’esprit un passage du Père Goriot dans lequel Balzac écrit « All is true ! », en anglais dans le texte, « tout est vrai ! » Il y a de ça ici.
Il arrive parfois qu’une évidence nous crève les yeux sans qu’on s’en rende compte. Je me demandais tout à l’heure pourquoi je n’arrivais pas à écrire ce billet alors que ça fait une semaine que je suis dessus. Je crois que je viens de comprendre…
Voilà, c’est fait ! Une page est tournée… ***
Extraits:
"Il existait donc des couples amoureux. Des familles normales où les enfants peuvent être heureux. Avais-je déjà vu mes parents se taquiner si gentiment ? Avions-nous déjà eu un repas de famille gai et détendu ?"
"Un jour, Martine Perrachon n’avait pas voulu rester trop longtemps devant chez moi. Je savais pourquoi. Sa mère lui avait interdit de parler "aux gosses du poivrot". Je l’avais entendu lui dire."
"J'ai retrouvé mes livres. Ma chambre. Rien n'avait changé. Ce que je redoutais le plus était arrivé. J'ai repensé au rire de ma mère tout à l'heure, à sa nouvelle coiffure, et à ses chaussures. ..
C'était évident, elle n'avait jamais voulu divorcer. Jamais elle ne divorcerait. Elle avait seulement Voulu faire peur à mon père.
Je m'étais fait berner."
"- Une fois, ta mère m'a dit, il y a un Dieu pour les alcooliques..."
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Retrouvez ICI mon billet sur L'été 79
NiLISBN 978 2 84111 609 6140 pages2013