Le premier trimestre s’achève et les performances boursières sont au rendez-vous.
L’Europe s’est bien comportée en raison d’une politique (ou au moins d’une communication) plus agressive de la BCE et les Etats-Unis bénéficient d’une amélioration de la conjoncture économique en dépit d’un premier trimestre impacté négativement par les conditions climatiques. En fin de période, même les pays émergents connaissent un rebond certain (cf l’Inde, …). Schématiquement les marchés financiers retrouvent une stabilité en raison d’un appui sans faille des banques centrales et de la prise en compte des politiques dans la nécessité de se concentrer sur la croissance économique.
Tout n’est pas gagné en Europe qui n’a pas encore trouvé le bon dosage entre la nécessité de réduire ses déficits et la stimulation de la croissance pour faire baisser le chômage. Ainsi, si nous avons gagné en visibilité, quelques interrogations demeurent qui pourraient ramener un peu de volatilité cet été.
Quel soutien à attendre désormais des banques centrales ?
La politique monétaire reste le principal déterminant de l’évolution des marchés financiers. La BCE et la FED ont à leur façon rassuré les marchés : la première en accentuant son caractère accommodant et la seconde en laissant un doute sur le calendrier du relèvement des FED Funds (mars 2015 ?). C’est sur cette question que vont désormais se focaliser les marchés. Il pourrait y avoir une accélération du timing. L’amélioration du marché du travail s’est accélérée avec des créations d’emplois (234K en moyenne sur les trois derniers mois) et la baisse du taux de chômage à 6,3% avec un taux de participation qui se stabilise. Fin 2015, le taux de chômage ne devrait donc plus être loin de l’objectif des 5,5%. Le risque de déflation s’éloigne aussi aux Etats-Unis, l’inflation s’établissant à 2,1% en mai. Cette hausse résulte d’une accélération des prix dans la plupart des secteurs (santé, immobilier, alimentaire, essence, …). La progression des salaires reste modérée (environ 2%) et ne montre pas de signe d’accélération. En conclusion, les Etats-Unis vont atteindre les deux objectifs : le « plein emploi » (5,5% de taux de chômage) et une inflation à 2%.
Objectif de la FED : faire progresser les taux courts et maintenir les taux longs bas
La Fed risque alors d’être prise entre deux logiques, remonter ses taux progressivement puisqu’il n’y a plus de raisons économiques à maintenir des taux bas et le risque qu’un relèvement de taux n’affaiblisse la dynamique de croissance actuelle (risque réel sur l’immobilier, facteur clef pour la reprise de l’investissement). Idéalement, c’est par sa communication qu’elle devra faire monter les taux courts tout en maintenant les taux longs à un bas niveau. Le prochain rendez-vous est le Jackson Hole fin août. Le chemin reste étroit et pourrait donc faire augmenter la volatilité des marchés en fonction de l’évolution de la croissance et surtout des résultats des entreprises dont les publications du T2 vont intervenir très rapidement.
Vers un été calme propice aux « stock-pickeurs »
Dans un contexte de volatilité assez faible, il est difficile de réaliser de la performance et c’est ce qui apparaît au cours du mois de juin. Les thématiques porteuses ont été historiquement assez claires, il fallait jouer d’abord les valeurs de croissance pour profiter de la reprise de 2009 à 2012, surtout celles tirées par la croissance des émergents. Ensuite, ces dernières atteignant des valorisations trop élevées, le marché s’est intéressé aux valeurs délaissées et le style « value » a fait ses preuves (retour sur le secteur bancaire, sur quelques valeurs industrielles, l’automobile et les équipementiers, … ). Cette année le thème des fusions acquisitions reste gagnant, avec celui de certaines valeurs technologiques. Nous sommes convaincus que le stock picking fait un retour en force et la qualité de la sélection sera le facteur déterminant pour réaliser de la performance au cours de cet été. Nous continuons ainsi à nous intéresser aux valeurs internet en Europe et aux Etats-Unis en investissant sur l’ensemble de la chaine (constructeurs, sociétés informatiques, vente sur internet, sécurité de paiement, …).
Stratégie : Maintien d’une faible exposition actions au sein de nos fonds flexibles.
Même si la visibilité est incontestablement plus forte aujourd’hui sur le plan macro-économique, nous avons toujours un sentiment mitigé de la cohérence de la valorisation actuelle par rapport à la réalité de la croissance des entreprises. La plupart des marchés retrouvent leurs plus hauts niveaux alors que des doutes s’installent sur la pérennité et la qualité de la croissance. Les « profit warning » ne sont pas derrière nous, cf celui de cette semaine sur Vallourec. C’est donc la publication des résultats de ce premier semestre qui sera assez déterminant. Dans cette attente et en respectant une certaine cohérence avec la stratégie de limiter les risques, nous maintenons une exposition actions proche de zéro, ceci n’est que très passager…
Commentaire de Jean-Noël Vieille, sur OPCVM360
Directeur de la gestion 360 Hixance
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