Arthur H a trouvé le filon. Après l’or noir, voici l’or d’Eros. L’or, c’est la poésie. Avec son compère Nicolas Repac et la complicité de Nadine Eghels, le voici aux prises avec ce qu’ils nomment la « poésie sexuelle ». Ce n’est pas la poésie érotique, quoiqu’elle en fasse partie, ce sont des écrits qui parlent du sexe. Jusqu’à l’obscène, c’est-à-dire ce qui ne peut être montré sur scène. Depuis que l’homme dessine ou écrit, le sexe est un des sujets qu’il tente de représenter. Et c’est aussi le tabou. Voilà ce qu’explorent Arthur H et Nicolas Repac à travers quelques textes du XXe siècle, poèmes, lettres, récits, de Pierre Louÿs, Guillaume Apollinaire, André Breton & Paul Eluard, Paul Nougé, James Joyce, Georges Bataille et Ghérasim Luca. S'il y a cette « fleur bleu sombre trempée de pluie », on y trouve aussi des étoiles, l'une « nommée Lou », une autre qui « dans la fenêtre a brûlé le rideau du jour », une qui « tombe / coeur criant comme la bouche », et celle qui « m'étoile filante ». Finissant ainsi avec « Prendre corps », de Ghérasim Luca, ces textes me font revenir aux Epiphanies d’Henri Pichette.
Quand l’un écrit :
(…)
je te palais je te dent je te griffe
je te vulve je te paupières
je te haleine
je t’aine
(…)
l’autre imagine le dialogue du poète et de l’amoureuse:
P - je t’imprime
A - je te savoure
(…)
P - te hanche te harpe te herse te larme
A - te mire t’infuse te cytise te valve
(…)
P - te phalène
A - te pervenche
P - te septembre octobre novembre décembre et le temps qu’il faudra