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Opéra national de Paris : le scandale des indemnités

Publié le 25 juin 2014 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
© Pixabay

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Décidément il est une succession qui en France fait couler beaucoup d’encre…

La saison touche à sa fin. L’actuel directeur de l’opéra, Nicolas Joel, va quitter ses fonctions. Stéphane Lissner, actuel directeur de la Scala de Milan, va prendre sa place. Le tout s’est fait dans la précipitation, dans une ambiance tendue avec annonce de baisse de subventions, déclaration à charge de Nicolas Joel, implication du ministère de la Culture. Bref, un vrai épisode de Dallas.

Aujourd’hui, l’Opéra national de Paris et son changement de direction font malheureusement, à nouveau, les gros titres. On parle d’un total de 2 à 3 millions d’euros de primes de départ.

L’arrivée de Stéphane Lissner, entraîne le départ d’une partie de la gouvernance de l’Opéra national de Paris (directeur du ballet, directeur de la dramaturgie, directeur des relations sociales…). Chaque personne licenciée se voit donc attribuer à juste titre, une prime de licenciement. Sauf que de trop nombreux chèques comptent cinq zéros… Parmi les départs, le très controversé DRH Dominique Legrand qui pourrait partir avec un chèque de 300 000 à 500 000€. Autant que Nicolas Joel. 

Dans un article au ton partiellement démagogique, Mediapart dénonce ce qu’il appelle « une société de clans et de privilèges ». Mais au-delà du pavé dans la marre que lance Mediapart et du plaisir qu’il prend à salir l’institution parisienne, l’article transcrit un cri du cœur de la part de beaucoup d’employées du culturel et ces révélations démontrent un grave dysfonctionnement du secteur classique/lyrique.

Ici on parle de primes de départ démentielles, de prime d’applaudissement pour les musiciens… Il s’agit d’argent public donc forcément l’agacement est total et justifié d’autant plus dans le contexte actuel de crise des intermittents.

Mais au-delà de l’Opéra national de Paris et s’il faut dénoncer une situation, il s’agit plus du fonctionnement parfois vieillissant de tout un secteur très lié au monde politique avec des statuts discutables comme celui d’association 1901 pour des instituions pesant plusieurs dizaines de millions d’euros de fonds public (situation en cours de changement avec la transition vers des EPCC et des EPIC). Il serait aussi intéressant de fouiller dans les frais de déplacements de trop nombreux dirigeants d’institutions culturelles voyageant à travers la France et l’Europe.

Le changement d’équipe de direction à l’Opéra national de Paris vaut-il vraiment plus de 2 millions d’euros ? S’agit-il d’un caprice de diva propre à Stéphane Lissner et de très mauvais augures pour la suite ?

Nous attendons les suites de ce nouveau scandale à venir avec impatience.

L’Opéra national de Paris c’est aussi et surtout  de brillantes productions lyriques. A Bastille récemment, nous avons vu La Traviata, on vous raconte.



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