Mais avant, un teaser: il se pourrait qu'on ait trouvé un titre pour l'angélique Pépix! Je vous tiendrai au courant. En attendant, voici le billet du jour.
Le billet du jour concerne la productivité. La semaine dernière, j'ai écrit en angliche un billet de blog déplorant le fait qu'il est impossible, dans la sôciété âctuelle, d'écrire lentement. Deux amis m'ont demandé après coup que j'écrive un autre billet de blog pour expliquer alors comment être plus productif.
Ca m'embête un peu, parce que la 'productivité' est mère, sinon de tous les vices, au moins de quelques-uns. Il est très facile de rendre les gens plus productifs en cultivant chez eux depuis la plus tendre enfance un sentiment constant de culpabilité, une sourde angoisse, un manque de confiance en soi, un pessimisme non démenti quant à l'avenir, ainsi qu'en leur mettant la barre trop haut: c'est la base du système éducatif français, après tout.
Bref, j'ai envie de dire: tu veux être plus productif? Tricote-toi une ambition démesurée, auto-flagelle-toi jusqu'au sang dès que tu estimes que tu ne travailles pas assez, trouve des gens bien meilleurs que toi et compare-toi à eux en permanence, et dis-toi que tu ne trouveras jamais un boulot. Dans ces conditions, il est fort possible que ta 'productivité' augmente largement.
En d'autres termes, merci de prendre note que bien qu'il s'agisse d'un billet d''astuces' pour être plus productif, je sais bien qu'il n'est pas neutre d'émettre ce genre de conseils, tout comme il n'est pas neutre de recommander des régimes amaigrissants.
Cela étant dit, voici quelques trucs que je trouve réellement utiles pour accroître ma productivité, c'est-à-dire, dans mon cas, se retrouver en fin de journée avec davantage de pages d'écriture (fictionnelle ou universitaire), de préférence bonnes, et/ou plus proches du publiable qu'elles l'étaient au matin.
- Eteindre Internet.
Alors que j'écris ces lignes, un petit (1) apparaît sur l'onglet Facebook. Il faut que je vérifie de quoi il s'agit, au cas où quelqu'un m'aurait marquée dans une photo où j'apparais à demi-nue, complètement saoule et faisant du pole-dancing. Voyons voir. Ah non, tout va bien, c'est juste un mec qui m'avait ajoutée en 2008 qui envoie une invitation à tous ses amis Facebook pour son prochain concert de guimbarde. Evidemment, je ne vais pas y aller, vu que c'est à Montréal où il a déménagé récemment, mais il faut quand même que je lise la page wikipédia de l'instrument de musique en question, car il m'est soudain venu une envie dévorante de savoir qui l'a inventé. Trois heures plus tard, je me souviens brusquement que j'ai un billet de blog à écrire, sauf que maintenant il y a un petit (1) qui clignote sur ma messagerie Hotmail...
Hmm? Ah oui - Internet. Bon, autant ne pas écrire ce billet en ligne - j'ouvre un document Word. Sauf qu'un abruti profond travaillant pour Microsoft a eu l'excellente idée de rendre le fond de Word vaguement translucide en haut, donc on voit toujours Internet à travers. On guette le (1) entre 'Fichier' et 'Editer'. On guette. On guette.
Ceuzécelles qui me suivent depuis un certain temps connaissent la solution: c'est Cold Turkey (SelfControl pour les gens un peu bizarres qui ont un Mac). J'ai écrit un billet de blog à la gloire de ce logiciel il y a quelque temps. Il te coupe Internet comme ça HOP! mais seulement les pages que tu ne veux pas voir. Comme ça, tu peux continuer à consulter les pages très ennuyeuses dont tu as besoin pour faire ta recherche, sans risque de regarder par inadvertance tous les épisodes de CamWeb (mais bon, au cas où t'aurais le temps, clique là...).
- Pomodoro, te adoro
Quand c'est la panique totale et que j'ai mille projets à gérer en même temps qui en sont à différents stades de développement, je m'inflige plusieurs jours de technique Pomodoro. En gros, je me fixe des périodes de travail brèves, strictement chronométrées, avec des pauses entre chaque période. En théorie, ce devrait être par tranches 20 minutes, mais c'est infaisable pour l'écriture.
Personnellement, je procède par durées d'une heure ou une heure et demie, en m'interrompant immédiatement quand le temps est écoulé (oui, même au milieu d'une phrase). Après une pause, je commence un nouveau projet. Je travaille donc sur chaque projet au maximum 1h 1/2 par jour, mais j'avance dans tous les projets à la fois.
Je n'utilise la technique Pomodoro que quand je me sens dépassée par la quantité et la variété de projets que j'ai à gérer. C'est aussi plus facile quand on a toute une journée devant soi, donc pendant les vacances des étudiants.
Le gros avantage de cette technique, c'est qu'on ne bosse jamais assez sur un même projet pour en avoir ras-le-bol. C'est l'inverse: on ressort de chaque période un peu frustré de ne pas pouvoir continuer, ce qui veut dire qu'on est toujours content de retrouver le projet le jour suivant.
- Se donner encore plus de boulot, ou des deadlines plus serrées
- Maîtriser l'art de la liste
J'ai au minimum 4 listes en cours, correspondant à différents domaines (écriture, recherche, tâches administratives, enseignement etc.), ce qui permet de s'y retrouver plus facilement. Comme beaucoup de gens, j'utilise les post-its virtuels sur le bureau de mon ordinateur pour faire mes listes.
- Etre soit au travail, soit en pause.
Entre les deux, il y a une zone d'activité lassante et culpabilisante, où on sait qu'on n'est pas vraiment en train de s'amuser, mais où on ne fait rien de particulièrement enrichissant non plus. C'est le cas, par exemple, si tu passes la plupart de la journée à répondre à des emails, à écrire deux ou trois phrases, à parcourir les actualités, à écrire un peu plus, à regarder la météo, etc. C'est fatigant et ça te donne l'impression d'être profondément naze, alors que travailler et/ou s'amuser donne de l'énergie.
Donc si tu vois que tu n'arrives pas à bosser, va jouer. Reste pas là à cliquer de blog en blog, ou à t'épiler pensivement le maillot.
- Faire certaines tâches à certains moments
- Utiliser tout le temps (de cerveau) disponible
- Sacrifier certaines choses
Et toi, ami/e d'une productivité apparemment exemplaire (puisque tu as lu tout ce message au lieu d'écrire ta réécriture contemporaine des Rougon-Macquart en 18 tomes), quelles sont tes astuces pour être plus productif/ve? J'attends ta réponse ci-dessous.