Art Basel 2014 : le marché de l’art se porte bien, merci ! Pas de crise en vue et croissance assurée… l’art est une valeur non seulement symbolique mais aussi refuge dans laquelle on aime investir grosses fortunes et « petites économies » et cela se voit !
Côté galeries, on vous rappelle, on est dans l’art contemporain : oubliez les Mirò ou Picasso (même s’il ne sont pas totalement absents, vous aurez plus de plaisir à les voir en musées), ou autres classiques modernes qui occupaient majoritairement, il y a quelques années encore, le rez-de-chaussée ! …il vous reste quelques Jean Dubuffet intéressants, si le coeur vous en dit. Vous allez surtout faire une overdose de Gerhard Richter – là, il vaut mieux opter pour l’exposition à la Fondation Beyeler (on vous en parle bientôt sur JSBG, promis) –, Cy Twombly, Andy Warhol, Donald Judd (on vous disait que le l’art minimal était de mise cette année, notamment à « Art Unlimited ») …quand on vous disait valeur refuge…
Après ces journées intensives, il vous prend des envies d’école buissonnière ! Eh bien sachez qu’Art Basel a tout prévu, même le chemin de traverse : « Art Parcours ».
Le plan du parcours:
Le projet en est à sa 5e édition et est commissarié pour la deuxième année consécutive par Florence Derieux, directrice du FRAC Champagne-Ardenne. L’objectif de cette section : intégrer la ville de Bâle et ses habitants dans la foire, tout en invitant les visiteurs à sortir de ses murs et à découvrir la ville qui les accueille. Comment ? En occupant des espaces publics et privés dans la ville, à chaque édition une autre zone, et en offrant un parcours entièrement gratuit. Le gros défi est à chaque fois de trouver de nouveaux espaces et des espaces adaptés à la présentation des oeuvres sélectionnées – sur dossiers de galeries, comme pour « Art Unlimited ».
Pour l’intégration à la vie sociale et quotidienne bâloise, cette édition 2014 qui se joue dans le Kleinbasel est particulièrement réussie : l’installation de l’autrichien Mark Bechtold transforme une Porsche – encore toute fonctionnelle comme moyen transport, c’est garanti – en sculpture et prend place à l’entrée du grand magasin Manor ; la sculpture minimale d’Eva Rothschild occupe les jardins d’une maison de retraite ; tandis que la performance de l’italien Francesco Arena prend ses quartiers dans l’ancien club house de l’association protestante des travailleurs aujourd’hui centre communautaire.
Mes coups de coeur perso : l’installation « vintage » Men Asleep de l’artiste João Penalva au premier étage du Restaurant Rebhaus et la série de performances de Pierre Bismuth intitulée « Performances, works in situ » – un travail initié en 1999 qui interroge les multiples aspects et codes de notre société, invite le visiteur à poser un autre regard sur la réalité qui nous entoure. Peut-être une précision : l’art conceptuel et la performance sont rois à « Art Parcours »…soyez donc aventureux pour vous lancer sur ce chemin de traverse lors de la prochaine édition d’Art Basel – je remercie d’ailleurs Cathrin Mayer de m’avoir servi de Cicerone mercredi !
- Carole Haensler Huguet
Galerie Kadel Willborn
Francesco Arena
278 km (as a letter of Nietzsche), 2014
Courtesy Galerie Kadel Willborn, Düsseldorf and Monitor Gallery, Roma. Photo Roberto Marossi
Bugada & Cargnel
Pierre Bismuth
Performance #4, 2000 (9 Keane Street, London)
Courtesy the artist and the gallery
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Lisson Gallery; gb agency
Ryan Gander
Make Everything like it’s your Last, 2013
Courtesy the artist, Lisson Gallery, London, gb agency, Paris and TARO NASU, Tokyo