Avec Erick Beltrán, Maxime Bondu, Judith Deschamps, Paul Laffoley, Denis Villeneuve, Emilien Adage et des artistes de la scène shanghaïenne.
Commissariat : Marie Frampier et Ann Stouvenel
Vernissage jeudi 4 septembre 2014,
à partir de 18h
Evénements liés à l’exposition :
Nocturnes, de 19h à 21h en préambule des concerts et représentations :
Mémoires d’un amnésique - ? met en lumière la projection dans le futur d’un personnage chinois situé à la lisière de la paranoïa et de la folie. Apeuré, reclus dans un abri afin de se protéger d’une éventuelle catastrophe, il imagine une réalité qui n’est que pur fantasme et se projette intelligemment dans le temps de l’après-catastrophe pour mieux en comprendre les tenants et les aboutissants. Son monde est étroit et sombre, empli de logiques alambiquées et de schémas tortueux. Il se plonge sciemment dans le noir pour mieux le combattre.
À Mains d’Œuvres, fidèle à l’environnement physique et en écho aux méthodes de pensée de ce personnage chinois, Paul Laffoley présente des schémas psychédéliques sur la vie extraterrestre et le destin de l’Homme alors qu’Emilien Adage conçoit la représentation électrique et lumineuse d’un potentiel visiteur de l’espace. Maxime Bondu ancre ses plans architecturaux dans un ciment science-fictionnel alors que Judith Deschamps nous transporte aisément dans des voyages spatio-temporels. Le court-métrage Next Floor de Denis Villeneuve nous offre un aperçu cinématographique d’une catastrophe qui sans cesse renouvelée devient chaque fois plus présente.
L’exposition Mémoires d’un amnésique - ! à la Maison populaire est une interprétation libre et romancée de deux théories politiques, sociales et architecturales contemporaines ; La théorie du catastrophisme éclairé - définie en 2002 par le philosophe Jean-Pierre Dupuy – et la théorie du Junk Space, établie par Rem Koolhaas en 2001. Selon la théorie du catastrophisme éclairé, nous pourrions éviter une catastrophe en nous projetant dans le temps de l’après-catastrophe pour la considérer rétrospectivement et éviter alors que celle-ci n’ait lieu. Le temps n’est plus chronologique mais circulaire. Junk Space propose une analyse des villes génériques et de leur croissance, leur esthétique, leur mythologie et du vide qui les habite. Shanghai en est l’illustre exemple. Fatigué de ses propres névroses et habité par des images obscures, le personnage fictif décide de quitter sa tanière et redécouvre alors sa ville, Shanghai, sous des traits étrangement plus jeunes. Le projet 失忆症患者的记忆 présenté au Bazaar Compatible à Shanghai, pensé sur place avec des artistes de la scène shanghaienne, fera écho à ce regard nouveau porté sur la ville. Après avoir anticipé le futur, et riche de ses visions post-apocalyptiques, le personnage revient dans le passé pour éviter que la catastrophe n’ait lieu. C’est à la Maison populaire de Montreuil que son optimisme, bringuebalant et ravageur, sera le plus prégnant.
Fiction, science-fiction, humour, paranoïa, catastrophisme enjoué, découvertes urbaines, allers-retours temporels et traumatismes venus du futur constituent la trame narrative et visuelle de ce projet tripartite.
Du 93 à Shanghai
Le projet se déroule entre la Seine-Saint-Denis et Shanghai, de juillet à décembre :
- 失忆症患者的记忆, au Bazaar Compatible à Shanghai, du 15 au 27 juillet 2014. Liste des artistes : les artistes rencontrés à Shanghai pour l’occasion.
- Mémoires d’un amnésique - !, à la Maison populaire à Montreuil, 30 septembre au 13 décembre 2014. Liste des artistes : Maxime Bondu, Antoine Boute, Thierry Fournier, Laura Gozlan, Nicolas Moulin, Jean-Luc Verna, Denis Villeneuve. Ainsi que des artistes de la scène shanghaienne.
Remerciements
Pour leur précieux soutien, nous tenons à remercier très chaleureusement :
- Annie Agopian, et son équipe
- Caroline Andrieux
- Paul Devautour et Yilan
- Jean-Pierre Dupuy
- Larys Frogier
- Raphaële Jeune
- Sophie Kaplan
- Rem Koolhaas
- Bi Rongrong
- Vanguard Gallery et Lise Lee