Du 14 juin au 13 juillet 2014, la Bibliothèque Nationale Martiana, de Venise, propose dans la salle monumentale, une exposition remarquable sur "Les lunettes de soleil de la Venise du XVIIIème siècle".
Néron fut le premier à utiliser une pierre de couleur pour se protéger les yeux des rayons du soleil pendant les combats dans l’arène.
La couleur verte de l’émeraude fut privilégiée par les opticiens vénitiens, qui ont anticipé de 120 ans la découverte des effets nocifs des rayons ultraviolets. Ils avaient déjà produit des lunettes de soleil très originales, qui garantissaient une protection totale.
En effet, Isaac Newton (1642 – 1727), démontra à la fin du XVIIème siècle, que la lumière blanche était composée de la somme de toutes les autres couleurs. La découverte du rayonnement ultraviolet date de 1801, et son danger sera reconnu en 1870.
Dans le venise du XVIIème siècle en fait, les dames et les patriciens, cavalieri, capitaines de mer les ont utilisées pour se protéger de l’éclat de la lumière réfléchie lors de la navigation dans la lagune ou en mer.
Depuis les lunettes en arc sans branches, à la première accroche pour stabiliser les lunettes sur le nez, en passant par les verres pour gondoles, ou pour dames utilisées par les nobildonne, l’exposition vous fera remonter le temps jusqu’au verres colorés illusoires, utilisés comme jeux optiques et connus sous le nom de Vetri da Avari.
le Museo dell’Occhiale de Pieve di Cadore (BL), le Museo Correr, la Biblioteca Nazionale Marciana, en collaboration avec la Stazione Sperimentale del Vetro di Murano, sont les témoins scientifiques de cette évènement qui se veut, non seulement une exposition d’objets rarissimes et fascinants, mais une mise en garde sur la protection et la santé de nos yeux.
Les pièces présentées dans cette exposition, à l’exception des jouets optiques, ont tous été produits au XVIIIème siècle.
Toutes les lunettes du type "Goldoni" (dont il y a une trentaine d’exemplaire dans le monde) ont une caractéristique commune : le long de la monture il y a plusieurs trous qui permettait de poser des protections latérales en soie (paraoci). Certaines disposent également d’une gorge circulaire le long du bord externe, qui, en plus d’avoir une fonction ornementale, protégeait le fil de soie de tout frottement sur les surfaces de la monture.
La production vénitienne favorisait la couleur verte pour la fabrication des verres solaires et les analyses effectuées pour la réalisation du catalogue ont réservées une découverte incroyable…
La couleur des verres utilisés était le vert dans différentes nuances : vert-jaune, vert gazon, vert d’eau ou vert émeraude. Ce verre est unique, créé dans les fours de Murano, ce qui permet de distinguer la production optique vénitienne de cette époque.
Pourquoi "Lunettes de Doge" ?
On pense que le Doge Alvise IV Giovanni Mocenigo a été propriétaire d’une des paires de lunettes présentées.
Cette affirmation provient de la présence des armoiries de la famille patricienne Mocenigo, surmontée du Corno Ducale reproduit sur le boitier qui protège l’une des paires de lunettes présentées dans l’exposition. La datation des verres coïncide avec le dogat d’Alvise IV Mocenigo (1763 – 1778).
L’une des tendances les plus en vogue dans la Venise du XVIIIème siècle était les "lunettes de gondole". Il s’agissait de monocles à la forme assez originale et aux verres verts, une couleur qui atténuait l’intense lumière du soleil et ses reflets sur les eaux de la lagune. Les Vénitiens se déplaçant principalement en gondole à cette époque : protéger les yeux et la peau du soleil était une nécessité, qui devint rapidement une mode.
Ces verres étaient ensuite travaillés par des opticiens pour s’adapter aux montures ou même à des miroirs transparents mais tout aussi protecteurs. Ces accessoires étaient utilisés, surtout par les femmes et les enfants, lors de leurs fréquents déplacements en gondole pour se rendre d’une partie à l’autre de la ville.
On découvre une cinquantaine de pièces, uniques et très rares: des lunettes aux montures en os, en bois, en tortue, travaillées avec raffinement, mais aussi de très jolis étuis laqués et décorés selon la mode de l’époque.
Occhiali da Doge. Gli occhiali da sole nella Venezia del Settecento
Jusqu’au 13 juillet 2014
Sale Monumentali de la Bibliothèque Nationale Marciana (entrée par le Musée Correr, Aile napoléonienne de Piazza San Marco, avec le billet des Musées de la Piazza San Marco)
Horaires : 10 -19 heures
Informazioni sulla Mostra
Dal 14 giugno al 13 luglio 2014
Sale Monumentali della Biblioteca Nazionale Marciana (Libreria Sansoviniana)
San Marco, Venezia
Ingresso
Ingresso dal Museo Correr, Ala napoleonica di Piazza San Marco,
con biglietti del Percorso integrato dei Musei di Piazza San Marco.
Ingresso gratuito per i residenti e nati a Venezia.
Orario
10.00-19.00, ultimo ingresso alle ore 18.00.