"On avait parlé d’une vague brune, une extrême-droite qui aurait gagné l’électorat européen, mais c’est loin d’être formellement le cas. Il y a une dizaine de partis d’extrême-droite qui ont effectivement gagné quelques points, mais la carte permet de montrer que l’on n’assiste pas à cette vague brune. Il y a en revanche une vague énorme en France et au Danemark avec le Front National et Dansk Volkspartei, mais ailleurs, l’extrême-droite n’est pas devenue le premier parti. (source)
Voilà qui est (relativement) réjouissant pour les démocrates européens, qui ont échappé au pire… Mais depuis la France, les enjeux peuvent paraître quelque peu différents. Ainsi, je suis ravi d’apprendre que Marine Le Pen n’a pas réussi à créer un groupe d’extrême droite au parlement européen, malgré ses déclarations d’un excès d’optimisme qui participent de sa négation de la réalité. Si elle avait réussi, elle n’aurait pas manqué d’utiliser chaque fois que possible ce nouveau rôle à des fins purement électoralistes, nationales et nationalistes, avec le pouvoir de nuisance qu’on lui connaît déjà.
Cerise sur la gâteau (immangeable) : père et fille Le Pen continuent de se quereller en public (encore, encore !) sur fond de divergences non pas idéologiques ou politiques, mais sur des questions d’affichage des idées de leur parti, avec pour toile de fond la stratégie de dédiabolisation (plutôt factice comme le révèlent bien des enquêtes…) voulue par la fille en France. Chacun rejette à présent la faute sur l’autre de l’échec à constituer un groupe. Pour le père, ce seraient les critères trop restrictifs de la fille qui seraient à l’origine de ce fiasco : «Il y a un certain nombre de gens qui sont considérés comme plus ou moins sulfureux d’après certains critères qui ne sont pas les miens, mais enfin c’est comme cela ». (Est-ce à dire qu’il aurait convenud ‘accepter des néo-nazis ?). Pour la fille, ce sont les propos polémiques du père qui sont la cause de cet échec : «Tout ce qui réactive la diabolisation et fait du bruit n’est jamais bon lorsqu’on est en négociation».
Toujours est-il que les fachos l’ont dans l’os et c’est tant mieux. Ça leur apprendra à utiliser les institutions européennes de manière pervertie, en tentant de faire exploser l’Europe, cette belle idée (par-delà ce qu’en ont fait hélas les technocrates libéraux), de l’intérieur. Et pan dans les dents !