Hasard des calendriers : de retour du Valais, invitation ce jour à déjeuner à l'Ambassade de Suisse, tenue actuellement par Monsieur Bernardino Regazzoni, pour une présentation de crus helvètes présentés par Paolo Basso, dernier Meilleur Sommelier du Monde, édition 2013, que nous avons connu il y a des lustres lors de son activité de sommelier au superbe restaurant Conca Bella au Tessin qui a toujours une des plus belles caves d'Europe quand bien mêmes mes potes romanéens ont fait quelques razzias quasi honteuses… du temps des grandes heures !
LES VINS :
Un merlot blanc du Tessin Il est extrêmement rare de trouver de beaux merlots vinifiés en blanc. Ce cru de Guido Brivio est véritablement une très belle découverte. Amplitude, race, beauté du développement en bouche, équilibre nickel-chrome sans trop d'acidité. Il a beaucoup marqué deux sommeliers présents, Messieurs Marco Pelletier et Manuel Peyrondet. Même Philippe Faure Brac qui n'a pas hésité à torturer ce jeune Ambassadeur - un beau sens de l'humour - en lui rappelant avec une distinction gourmande les 5 buts des bleus contre ces valeureux descendants de Guillaume Tell à Bahia du Brésil. Ah, ces français en hypertrophie de gloire :-)))) On vous la fait net de net : je préfère mille fois 6 bouteilles de ce vin qu'une signature originale des 11 tricolores. Il fallait que cela soit dit ! Un pur joyau à moins de € 25 Là, une découverte enthousiasmante ! Mes connaissances du Merlot au Tessin se limitant au Mataschi, "Selezione d'ottobre", je suis tombé amoureux de ce vin du Groupe Agriloro dont on m'avait dit plus que grand bien en Valais.Comme c'est tout proche de Villa d'Este, inutile de vous dire qu'on y passera pour quelques emplettes obligatoires pour toute cave d'honnête homme.Vin complet, sans densité inutile, d'une grande fraîcheur avec une finale rapicotante à souhait. A l'aveugle, il faudra monter très haut en rive droite bordelaise pour être un digne challenger. C'est dire ! Privilège du vieux : j'ai eu droit à 3 lectures successives :-)Blanc ni sec ni doux Etrange ce vin qui exige très probablement une meilleure attention que celle que je lui ai donnée. J'avoue que sur le dessert, il a eu un comportement plutôt atone, mais, je me répète, je l'ai certainement loupé. Cela arrive, même si un tel aveu est assez rare dans la presse des professionnels qui, eux, ne manquent jamais rien, n'est-ce pas ? Un grand merci à cette Ambassade, tant ce type de repas autour de vins du pays est une nouvelle approche - en tout cas pour bibi - de la promotion et communication sur des vins étrangers. Je ne sais si cela se fait, mais cet Hôtel Particulier sis 142 rue de Grenelle est à visiter : outre un grand jardin pour taster ses Churchill ou D4, les salons sont des témoignages d'artisans d'exception commandés par quelques familles aristocratiques qui avaient les moyens de leurs goûts. Pas sûr qu'ABM apprécie ce type de commentaire.
Dernier point très positif : après discrète question à Monsieur Regazzoni, oui, ces vins vont faire partie des stocks de l'Ambassade : à vous de trouver l'entité qui vous fera inviter en ces lieux. C'est pas gagné, je l'avoue :-)