Le député de Paris UMP Bernard Debré a estimé que l’ancien président Sarkozy est « en train de pénaliser largement son camp » et qu’il « faut couper les branches mortes » ! Rien de moins. A part Hortefeux et Morano, existe-t-il encore quelques « illuminés » pour penser Sarkozy en « sauveur » de la droite ?
Une affaire d’Etat très grave … Bien sûr la justice suit son cours et sous la présidence de F. Hollande, elle peut faire son travail. Des députés UMP pensent d’ailleurs qu’elle doit aller « jusqu’au bout« . Bernard Debré cite donc N. Sarkozy lorsqu’il avait lancé un appel au don en se plaignant (voir notre photo) :
« Un principe nouveau a donc été mis en oeuvre : pour un dépassement, que nous avons contesté, de 400.000 euros soit 2.1% du compte de campagne s’applique une sanction de 100% soit 11 millions d’euros.«
En gros, Sarkozy minimise et explique qu’on lui cherche des ennuis pour un simple dépassement de 400 et quelque milliers d’euros ! Selon lui, comment, avec un dépassement aussi mineur et minime, ose-t-on lui demander de rembourser 11 millions ? Certains n’hésitant pas à parler de nouvelle affaire Dreyfus … !
Aujourd’hui, le scandale a déjà atteint les 17 millions d’euros, alors le député UMP Debré rectifie :
« (…), si c’est vrai, Nicolas Sarkozy était nécessairement au courant du dépassement » (Radio Classique).
Ainsi, selon lui, le retour de l’ancien chef de l’Etat est :
« une impossibilité, on ne peut pas, il faut couper les branches mortes« . Et à la question « Nicolas Sarkozy est-il une branche morte?« , le député répond sans hésiter : « Oui tout à fait, je considère qu’il est en train de pénaliser largement son camp« .
De son côté, le député Hervé Mariton, candidat déclaré à la présidence de l’UMP, a jugé (France Info) qu’il
« n’y avait qu’un seul responsable, dans une campagne, c’est le candidat.«
Car la campagne de Sarkozy en 2012 a totalement dérapé. Selon l’enquête de Médiapart, le détail des factures réglées à Event & Cie, une filiale de la société d’événementiel, Bygmalion, montre que celle-ci est censée lui avoir versé 4,3 millions d’euros. Or, l’équipe de Sarkozy lui aurait en réalité adressé 21,2 millions d’euros.
L’ancien chef de l’État et candidat UMP aurait donc dissimulé 17 millions d’euros à la commission des comptes de campagne, soit six millions d’euros de plus que ce qui était jusque-là soupçonné.
En plus, le groupe UMP dirigé par un proche de Copé, C. Jacob, aurait prêté la modique somme de 3 millions d’Euros …
Sauf que le prêt de 3 millions d’euros s’est fait sans que les députés (UMP) en soient informés !
« Un parti politique n’a pas le droit d’être financé par une personne morale, donc par un groupe parlementaire. Et, si on n’a pas le droit, c’est qu’on s’expose à des poursuites« , a affirmé mardi l’un des porte-parole des députés socialistes, Thomas Thévenoud.
Rappelons qu’entre l’UMP et le PS, en matière de transparence, il n’y a pas photo.
Le groupe UMP à l’Assemblée est un groupement politique sans statut juridique.
A l’inverse, le groupe PS de l’Assemblée existe sous forme associative depuis 1988 avec des comptes certifiés par un commissaire aux comptes, une assemblée générale tous les ans pour étudier les comptes, 45 salariés et un budget de 5,2 millions d’euros.
Le président de l’Assemblée Claude Bartolone (PS) veut faire aboutir un contrôle de l’utilisation des dotations par les groupes.