Les principales places boursières se maintiennent à l’équilibre, sans véritable catalyseur. L’annonce sans surprise de la poursuite du repli de la politique d’assouplissement monétaire de la Réserve Fédérale américaine, n’a pas suscité de réaction sur les marchés. Néanmoins, les investisseurs restent attentifs au risque irakien, qui pourrait devenir un facteur de déstabilisation.
Aversion au risque
La banque centrale américaine reste fidèle à sa ligne de conduite, en poursuivant la réduction de son programme d’assouplissement quantitatif. En effet, Janet Yellen a annoncé une nouvelle coupe de 10 milliards de dollars, dans le volume mensuel des rachats d’actifs assurés par la FED (les achats de titres par la banque centrale s’élèvent désormais à 35 milliards de dollars par mois). Ces conditions monétaires moins accommodantes s’inscrivent logiquement dans un processus de normalisation, au vu de la meilleure santé de l’économie américaine. La FED a toutefois précisé qu’elle s’attendait à une croissance moins soutenue en 2014 (prévision entre 2,1% et 2,3%, contre 2,8% et 3% précédemment). Seule nouveauté dans les intentions de la FED, la perspective d’une remontée plus importante que prévu de ses taux directeurs, en 2015.Selon le « Sentiment Clients », le baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45.000 dans le monde, établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles), les investisseurs sont vendeurs sur l’ensemble des indices : sur le Dow Jones à 78%, le Cac 40 et le Dax à 75%, le Footsie à 71% et le Nikkei 225 à 60%. Cet arbitrage résulte principalement de la recrudescence du risque géopolitique en Irak, où l’EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant) mène une offensive fulgurante pour contrôler le pays. Le gouvernement irakien est affaibli par la progression des dissidents, qui ont pris d’assaut des points clés où les intérêts économiques sont en jeu, comme la raffinerie de Baiji.
Flambée des cours du pétrole
Dans ce contexte les Etats-Unis se disent prêts à intervenir par des frappes aériennes ciblées si nécessaire, mais sans aucune troupe de combat au sol. Ces tensions nourrissent l’aversion au risque des investisseurs et la flambée des cours du pétrole. Le baril de Brent s’est apprécié de plus de 6% depuis le début du mois (à près de 115 USD). De son côté, l’once d’or retrouve un peu de son statut refuge, avec une appréciation de 5,5% sur la période (l’once cote 1 313 USD).A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.