Il y a six ans, le 10 septembre 2004, disparaissait l'un des pionniers du mouvement amazigh, Ali Sadki Azayku, à l'age de 62 ans (à gauche). Poète, historien, docteur en Sorbonne, "Dda Ali" a été, dans les années 80, le premier détenu politique de la cause amazighe. Ayant prouvé l'importance du fait berbère dans l'histoire du Maroc, il remettait en cause l'historiographie officielle marocaine. Arrêté et condamné en 1982 pour "atteinte à la sûreté de l'État", il a passé un an au pénitencier de Rabat. Mes amis berbères me prient de lui rendre hommage, ce que je fais bien volontiers, sachant combien les Imazighen ont besoin de se référer à des figures historiques pour consolider leur identité et la fierté qui y contribue.
Dda Ali est né dans le petit village d'Igran, dans le Haut-Atlas, entre Taroudant et le tizi n'Test (au centre - voir aussi Le tizi n'Test : magnifique et épique parcours du Souss à Marrakech). Sa mémoire est fréquemment célébrée. En 2005, l'Université d'été d'Agadir lui consacrait un colloque international. Il y a deux ans, une conférence organisée à Saint-Denis, dans la banlieue de Paris (à droite), soulignait qu'Azayku représente "l’exemple de l’intellectuel qui demeure fidèle à ses convictions et qui ne recule jamais".
Centré sur les thèmes du pays natal et du sol ancestral, le recueil de poésie en berbère d'Ali Azayku sorti en 1988 sous le titre "Timitar" (à gauche - "Les signes") a donné son nom au Festival Timitar d'Agadir (à gauche, des reflets de l'édition 2010 - 7e Festival Timitar d'Agadir avec Izenzaren et Julian Marley). Il s'agit de la manifestation musicale la plus importante de la capitale du Souss, avec le Concert pour la tolérance (voir Reflets 2009 du Concert pour la tolérance d'Agadir ).
Dans un autre ouvrage, intitulé "Izmulen" ("Blessures", à droite), l’auteur se remémore "des souvenirs bien amers, ces blessures de l’âme jamais vraiment guéries et qui continuent à hanter le poète des années durant".
Voir aussi Hommage à la poésie amazigh au Musée des Arts premiers de Paris Il faut sauvegarder la poésie berbère Mohammed Khaïr-Eddine, enfant terrible de la littérature marocaine