Ravissement : le Jardin de Monsieur François à Bouknadel

Publié le 31 décembre 2010 par Jean-Luc Vautravers


Le Jardin Majorelle de Marrakech est un bijou incontournable (voir Jacques Majorelle revit dans un ouvrage qui célèbre son oeuvre). Mais ce n'est pas le seul qui mérite impérativement la visite au Maroc. La découverte de celui créé par l'ingénieur horticole français Marcel François m'a ravi (à gauche l'entrée). Situé à proximité de Rabat, le Jardin de Monsieur François a été aménagé sur un terrain d'un peu plus de quatre hectares, à Bouknadel, sur la route de Kénitra. Marcel François était responsable des jardins de la résidence générale du Protectorat à Rabat. Un témoin me précise qu'il arrivait chaque jeudi à cette résidence sur une moto BMW 1950 pour donner ses directives aux jardiniers.

Dès 1951, le Français entreprit de faire de son terrain un jardin exotique, y rassemblant des plantes originaires de Chine, d'Asie méridionale, du Congo, du Japon, du Brésil ou encore de Polynésie, dont nombre de palmiers (au centre). Au terme de dix années d'aménagement, il l'ouvre en 1961 au public. Il réalise alors son rêve de jeunesse : créer "un paysage à la mesure de l’homme où pâquerettes et boutons d’or ne se fermeront jamais". Peu à peu, à la disparition de son créateur, le lieu se dégrade et devient mal famé. En 2002, avec l'aide des banques, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement prend en charge ce patrimoine inestimable. Trois ans plus tard, à l'achèvement de travaux menés dans l'esprit voulu par son créateur, le jardin est rouvert aux visiteurs. C'est ainsi qu'on peut par exemple y admirer de magnifiques glycines (à droite), qui croissent bien dans la partie nord du Maroc, mais dont je ne suis pas sûr qu'elles se plaisent dans la plaine du Souss. Rien n'interdit toutefois d'essayer...

La cabanon de gauche n'a rien de marocain. C'est voulu : il invite à l'évasion vers l'Asie. Il en est de même des nénuphars du centre, même si on en trouve fréquemment dans le Royaume. J'ambitionne d'ailleurs d'en planter dans le petit étang que j'espère aménager un jour au Jardin aux Etoiles, si ma santé, qui n'est actuellement pas bonne, me le permet.

La vidéo de droite résume bien l'histoire et la préservation des Jardins de Bouknadel, qui re-crée la "magie des ailleurs", alors que le Jardin Majorelle fait plutôt vivre celle du Maroc.