Le second album de Ben Mazué sortira le 22 septembre ("33 ans") mais il était possible de le découvrir en exclusivité sur scène, pour la première fois en formation complète, jeudi dernier à Paris. Aux Trois Baudets, plus précisément.
Bien entendu, j'étais sur place pour cette date de lancement de la nouvelle tournée et je te propose un retour sur la soirée, images à l'appui (même si il y avait vraiment peu de lumière sur lui, hein)(sans vouloir râler)
Pas de première partie ce soir là, ça parait être un détail mais quand on sait qu'aux Trois Baudets, traditionnellement, on nous propose de découvrir deux jeunes talents avant la tête d'affiche du soir, je trouve que ça mérite d'être signalé. Ce soir là, donc, c'était Ben Mazué directement. Comme ça, hop. Et c'est bien aussi, tu me diras.
C'est sur "Chamallow" que Ben Mazué a choisi d'ouvrir le concert. Seul en scène avec sa guitare acoustique pour commencer, il est rapidement rejoint par ses deux musiciens qui assurent les choeurs en clappant doucement des doigts. Ca swingue et ça sourit à tout va, jolie entrée en matière, délicate et joyeuse pour le tout nouveau trio.
Joli instant de complicité partagée.
Alors bien sûr, moi, jamais contente, hein, je regrette un peu le superbe texte introductif qu'il déclamait en guise d'introduction de ses concerts acoustiques, au même endroit, quelques semaines plus tôt. Mais je me console en me disant qu'il est inscrit sur le communiqué qui accompagnait l'album -que j'ai reçu et que, du coup, je le recopierai consciencieusement dans la chronique qui lui sera tout exprès consacrée. Héhé.
Ben enchaine avec une version réarrangée inédite du titre d'Anne Sylvestre "les gens qui doutent". Cette chanson c'est un peu mon hymne alors je ne peux m'empêcher, à chaque fois, d'avoir un petit frisson. Et il faut dire qu'elle lui va bien, cette chanson, à Ben Mazué. Et puis il a joliment réussi à se l'approprier. Bien joué!
Pour l'avoir déjà entendue en version acoustique, la reprise prend une toute autre teinte lorsqu'il est accompagné des deux musiciens qui seront avec lui sur la tournée. Assurant à la basse, aux claviers, à la batterie, à la guitare et aux choeurs, ils permettent de donner une nouvelle couleur aux morceaux et apportent du relief au concert, même si, tu connais mon avis à ce propos, ses chansons ne me touchent jamais tant que lorsqu'il les interprète seul en guitare-voix.
C'est le duo "25 ans-35 ans" qui arrive ensuite.
Oui parce que, pour ce nouvel album, Ben Mazué a choisi de marquer quelques repères, en jalonnant la tracklist de chansons qui correspondent au récit d'un moment crucial de la vie de ceux qu'il a choisi de mettre en scène dans ses textes. Parmi ces titres, deux chansons se font écho "25 ans" et "35 ans", qui se suivent sur l'album et en live également, permettant de découvrir l'histoire d'une rencontre entre un jeune homme de 25 ans et une femme de 10 ans son aînée. L'émotion est au rendez-vous, portée par des arrangements délicats. Extra.
Avec "Ruby", on prend un sérieux virage, nettement plus dansant et léger (la chanson qui m'a fait éclater de rire à la première écoute, une de mes préférées, qui n'est pas sans me rappeler "t'es trop près" dans l'esprit).
Vient le moment où Ben Mazué annonce qu'il va maintenant parler "d'une personne de petite taille avec laquelle je vis". C'est "oui-oui", délicieuse friandise chantée.
Lorsqu'il commence "Peut-être qu'on ira loin" j'avoue que je frémis un peu.
Ce n'est rien moins que le morceau que j'attendais avec la plus vive impatience. Cette superbe déclaration d'amour-qui-dure est peut-être (à mon sens) le plus joli texte de l'album. Comme il s'en amuse lui-même, Ben Mazué remarque que rares sont les chansons d'amour qui traitent de "l'après".
Après les grands frissons du début, tellement inspirants, rares sont ceux qui se risquent à évoquer la suite, le moment où le quotidien se retrouve inclus dans l'histoire d'amour passionnée, sans pour autant verser dans le récit d'un naufrage annoncé. Ben Mazué le fait et d'une si jolie façon qu'il me parait impensable de ne pas être touché.
On poursuit notre promenade à travers les âges marquants de "33 ans" avec le récit de la première fois d'une jeune fille de "14 ans" puis avec "Vivant" qui aborde la question sensible du deuil. Poignant. A noter la petite surprise du soir : la présence de Lamarca à la guitare façon guest de qualité. Parfait!
Un petit tour du côté du départ en pré-retraite d'un homme de "54 ans" pas mal énervé et le concert s'achève sur "L'onde".
Bien entendu Ben et ses musiciens reviennent pour le rappel : Trois titres dont deux extraits de son album précédent : "La valse" et "confessions d'un rap addict" puis c'est "73 ans" qui s'achève sur une réplique "coup de poing".
Les applaudissements nourris du public, pourtant ultra motivé, ne suffiront pas à faire revenir le trio pour un second rappel. Dommage.
On retiendra de ce premier concert ouvrant la tournée de "33 ans" la jolie découverte des titres du nouvel album (à l'exception de "la réconciliation, ils y sont tous) et le plaisir de retrouver les intermèdes toujours touchants dont Ben Mazué a le secret.
Après la trève estivale, on retrouvera Ben Mazué en concert à Paris (et ailleurs). Les billets pour les dates à l'Européen sont déjà en vente et tu peux d'ores et déjà t'en procurer ici. `
Je reviens très bientôt sur son second album "33 ans". En attendant, l'album photo complet de la soirée est ici :