Chronique « Les 7 merveilles (T2) : Les jardins suspendus de Babylone nous réservent encore de belles surprises.
Scénario de Luca Blengino, dessin de Roberto Ali,
Public conseillé : Adultes, adolescents
Style : Historique, Aventure Paru chez Delcourt, le 4 juin 2014
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L’histoire
Nous sommes en 585 avant J.C. Le peuple juif, vaincu par les Chaldéens, est réduit à l’esclavage et emmené à Babylone. Quelques années plus tard, l’un des esclaves est activement recherché par la garde, le dieu-roi Nabuchodonosor désirant s’entretenir avec lui… Cet homme, c’est Hesediel, il est réputé comme étant un miraculeux jardinier. Le roi le désigne pour qu’il transforme les jardins de Babylone en un véritable Eden. Suite à cela, une tâche presque impossible lui est ordonnée par l’énigmatique Nabuchodonosor : faire bourgeonner au sein du jardin, une fleur rarissime, ne poussant que dans de lointaines contrées. Dans son inconscience, Hesediel demande en échange la liberté d’Henka, une esclave du Ziggourat dont il est éperdument tombé amoureux. Cet excès de confiance ne lui apportera que des malheurs car désormais, s’il ne parvient pas à réussir sa mission avant la fin de l’année, lui, sa bien aimée, ainsi que 99 autres juifs seront exécutés. Ce périple sera-t-il le dernier pour Hesediel ?
Ce que j’en pense
Comment raconter l’histoire de tels monuments lorsque les témoignages se mêlent aux légendes ? La solution qu’a choisit le scénariste est de raconter des histoires, plutôt que l’Histoire. Ici on suit les péripéties de l’attachant Hesediel, qui devra faire face à de nombreux obstacles, l’entrainant vers de bien sombres chemins.
L’intrigue s’installe plutôt tranquillement, on suit calmement les vas et viens du jardnier estropié dans son jardin d’Eden. On partage avec lui ses humeurs, ses réflexions, ses relations… Puis, progressivement, on assiste à une véritable montée en puissance de l’action, de manière spectaculaire. Cela nous mène ainsi vers un dénouement auquel on ne s’attend pas vraiment. Ce qui est sûr, c’est que l’intrigue ne manque pas de rebondissements!
Dans ce deuxième volet (voir aussi le T1 : La statue de Zeus« , la psychologie des personnages a été davantage travaillée. Ils sont tous uniques (le dessin apporte un plus) , et cela concernes aussi les personnages secondaires. Mais celui qui sort du lot est incontestablement Nabuchodonosor, grâce à sa prestance et ses humeurs changeantes. Tantôt délicat et instruit, tantôt tortionnaire, il s’impose comme étant la figure de proue de ce récit fictif, mené de main de maître par Luca Blengino.
Le dessin
Le premier tome (qui était réalisé par d’autres artistes) était déjà superbe, ce deuxième l’est tout autant. Le dessin de Roberto Ali est vraiment somptueux. Les proportions extrêmements réalistes, les décors majestueux et l’unicité des personnages expriment toute la beauté de cette fiction historique. Le dessin académique est servi par une mise en couleur parfaite et assez audacieuse dans les premières pages. Nul doute que le graphisme de l’album en séduira plus d’un. Cette « série concept » porte son nom à merveille, si j’ose dire.
Pour résumer
Le graphisme du premier épisode impressionnait déjà beaucoup. Ici, bien que le dessin soit plus classique, ce deuxième album le surpasse d’un cran. Avec un scénario assez ambitieux par moment, on a là un excellent album. Cette série démarre sur les chapeaux de roues !
Pour continuer la lecture :
Lire notre chronique du T1 : « La statue de Zeus »
Lire l’interview de Lucca Blengino, le scénariste de cette série concept.