Titre: Karma Salsa tome 1
Auteurs: Joël Callède et Philippe Charlot (scénario), Frédéric Campoy (dessin) et Véronique Sutter (couleur)
Année: 2012
Éditeur: Dargaud
Après 20 ans à purger sa peine dans le pénitencier de Los Olvidados de Dios, Ange sort enfin. Ayant trouvé un échappatoire dans la méditation, il sort sereinement, calmement, sans manifester de joie ou de contentement. En 20 ans, Ange a changé. Lui qui est l'ancien bras droit de Mr Juarez, le chef de la mafia locale, est un homme nouveau.
Mais à l'extérieur, rien n'a changé, si ce n'est que la mafia est maintenant dirigée par Pablo, le fils de Mr Juarez. Et il se trouve que Pablo a une dent contre Ange et veut récupérer les 2 millions que celui-ci aurait dérobé avant son emprisonnement.
Mais tout cet argent attire aussi d'autres personnages qui en auront après Ange.
Les années de méditations suffiront-elle à garder Ange dans le droit chemin ou va t'il reprendre ses mauvais travers d'antan?
Quand il apprendra que la fille qu'il a eu avec Elena, l'amour de sa vie, est menacée, comment va t'il réagir?
Karma Salsa est une BD épicée à la sauce tabasco, qui sent bon la tequila et le cigare.
Sur une idée originale de Fred Campoy, la série, en 3 tomes, éditée chez Dargaud est terminée depuis avril dernier.
La couverture rigide de ce premier tome, qui compte 46 pages couleur, nous met directement dans l'ambiance. Ange en position de méditation, assis dans un paysage désertique, un flingue sur la tempe, alors que le soleil se couche et que les vautours rôdent.
La base du scénario est plutôt classique, un ancien taulard qui sort et se fait rattraper par ses anciens ennemis qui en veulent à l'argent qu'il a caché. Mais ce qui fait de cette bande dessinée une bonne BD, c'est la mise en scène, rythmée qui nous prend dans un tourbillon de course poursuite ou nous met face à une mise à tabac.
Ici, pas d'arme de guerre, tout se règle à l'ancienne, au poing et au calibre 9.
Quelques flash-back nous permettent parfois de faire une pause dans le récit et d'en découvrir plus sur le passé de mafieux violent de Ange.
Mais ce scénario ne serait rien sans le dessin très graphique, dynamique et énervé de Fred Campoy. Sous son trait, les personnages ont des gueules, on sent qu'ils ont quelques entourloupes et quelques bonnes bagarres au compteur. Entre le fils de la mafia énervé et revanchard ou encore le flic ripoux accompagné d'un gros rappeur black, les mecs ont un charisme énorme.
Karma Salsa oscille entre le polar et le western, le caractère des personnages est bien mis en avant mais l'ambiance particulière qui règne doit aussi beaucoup à la mise en couleur.
Avec des tons ocres ou parfois bleuâtres ou verdâtre, selon le lieu on ressent la chaleur brûlante du désert ou les quartiers malfamés et les caves glauques et humides.
Au final, l'ensemble marche bien. Tout fonctionne et l'univers de violence dans lequel évolue Ange nous donne du plaisir et c'est bien là le principal.