Une fois par semaine, je me charge du "bonheur" relatif de faire les courses, de trouver des produits frais, de combiner de nouvelles façons de manger et de nourrir ma petite famille. Un chariot, une liste partiellement remplie, des rayons, des idées, des produits, des recettes au final. Alors direction le rayon boissons pour nous approvisionner en jus d'orange et jus de pommes, pour contrer les premières chaleurs d'été. Je pose les pack dans le chariot et mon regard se pose sur une paire de fesses. Oui deux fesses, avec vaguement un tissu entre les deux. je vous vois sourire.
Là au rayon des jus en tous genres, une robe minimaliste, un chariot profond et le tissu qui ne fait que suivre la tangente des courbes qui l'enveloppent.
Je poursuis mon chemin, rayon viandes, une envie de bavette, pour une grillade rapide, le bon goût de la viande et les yeux heureux de mes enfants. Un short devant la vitrine, une version mini du short, vous savez celui qui fait que l'arrondi de la volupté arrière dépasse, déborde du haut da la cuisse. Un beau morceau, pardon, je parlais de la bavette, un peu plus de 500 grammes. Direction les légumes, courgettes, concombre, tomates, avocats, échalotes, un grand choix.
Je me penche pour saisir une salade sur l'étalage, et là un pull d'été tout fin, trop large pour laisser dépasser une belle épaule bronzée, mais trop large encore pour être sûr que la demoiselle ne porte aucun soutien-gorge. Rien de grave, la beauté féminine n'a jamais tué un homme, juste provoquer des oublis sur sa liste de courses au pire. Alors je poursuis par les fromages, non finalement des yaourts frais, du lait, du fromage blanc 0% pour mes déjeuners de la semaine. Tranquille, je revois la liste, prévoyant des barbecues le soir avec ce temps chaud, des sardines peut-être ?
Direction le poisson, non, pas de la raie, bien que ... soyons sérieux. Il fait chaud, le parfum iodé ici n'est pas celui de la mer, loin de mon domicile et de ce magasin, loin des vacances. Et pourtant certaines tenues, que je pourrai comprendre plus légère pour l'été, deviennent des sorties de plage. Un tee-shirt long sur un maillot de bain, là au milieu des crustacés, une tunique en version transparence pour le bar de la plage, plus exactement dans la nuit tombante et avec la musique et des tapas, mais ici, tout déborde, se déballe, s'affiche.
Etonnant lieu, j'ai même douté, me croyant déjà en août, effectivement en bord de mer, avec cette odeur de soleil, de crèmes solaires et de sable collé aux jambes, avec les paréos au rayon glace, le froid et les imprévisibles effets sur la nature. Je n'allais pas fermé les yeux car je n'avais pas ma canne blanche, et puis mon amour de la volupté m'empêche de gâcher mon regard. Mais je n'ai pas eu à me forcer, car le grand déballage de l'été était là. Encore le coup de coude mémorable d'une retraité à sa femme, était-ce pour lui suggérer la même chose ou pour jouer les offenser, je ne sais pas.
Une dernière fois en sortant, je suis tombé dans le décolleté d'une jeune femme, juste en haut de maillot de bain sous un tee-shirt microscopique, j'ai souri, pensant qu'ils tournaient une publicité pour des cornets glacés. Je suis sorti, il faisait chaud, mais défintivement devant moi, un seul océan, celui d'un paysage formé de champs de blés, de forêt. Aucun palmier !
Nylonement