Nous sommes à Francfort, en 1936, et la ville est surexcitée. Partout des banderoles, des oriflammes, les uns ont mis leurs plus beaux habits, les autres leurs uniformes tout neufs. Le Führer vient d'arriver, il prendra la parole à l'Opéra. C'est la fête.
Gaie, vive, jolie, Suzanne Moder a dix-huit ans. Avec ses amies, elle se moque des garçons dans leurs tenues de parade. Amourettes, chansons, discussions passionnées, pourquoi ne pas s'abandonner à ce monde nouveau, enthousiaste et fascinant ?
Mais en réalité, Suzanne a peur. Certains signes l'inquiètent : la police et ses perquisitions, les juifs et leurs regards traqués, les ouvriers qui murmurent...
Un mot de l'éditeur : Un chef-d'oeuvre de la littérature allemande, écrit en 1937 et injustement oublié pendant des années, témoignage unique sur les tensions, les ambiguïtés et l'hystérie régnant dans l'Allemagne des années 30, dénonciation sans appel de l'idéologie nazie, un roman plein de charme et d'humour, lors même qu'il décrit les premiers instants d'un cauchemar. Et au passage, la redécouverte – ou la réhabilitation – d'une des personnalités les plus fascinantes de la littérature : Irmgard Keun.
Témoignage unique sur les tensions, les ambiguïtés et l'hystérie régnant dans l'Allemagne des années 1930, dénonciation sans appel de l'horreur totalitaire, un roman plein de charme et d'humour, lors même qu'il décrit les premiers instants d'un cauchemar.
Ce que j'en pense : Assurément, cet Après minuit sort de l'ordinaire et, une fois de plus, on ne peut que féliciter la superbe collection Belfond Vintage d'avoir mis la main sur ce livre dont je n'avais jamais entendu parler .
Tout d'abord , écrit en 1937, il nous livre une analyse fine et inédite de l'allemagne dès les premiers moments de la montée d'Hitler au pouvoir. Ensuite, j'ai particulièrement apprécié le fait que le récit nous fait suivre des personnages d'opinion différentes, la majorité admire le fuhrer et se laisse bercer par ses promesses. Pour les autres la vie devient difficile et la répression est partout.
Comme il est simple déjà de se débarasser des genants en les dénonçant sous prétexte de communisme ou de pensées subversives. Evidemment, on a déjà lu et vu quantités de témoignages sur cette période charnière de l'Histoire, mais ici, s l'atmosphère, puisque le livre est écrit par une écrivaine de l'intérieur, est particulièrement bien rendue.
On appréciera également la belle préface du décidement omniprésent Eric Emmanuel Schmitt qui éclaire de belle facon l'ouvrage avec notamment une phrase qui résume bien le bouquin: "Au fond, le nazisme prospère sur l'ignorance plus que sur la connaissance qu'en ont les Allemands."