Les MOOCs ou Massive Online Open Courses concernaient déjà 5 millions d’élèves dans le monde en 2013, et les prévisions pour 2014 avoisinent les 25 millions.
Que sont les MOOCs ? Sont-ils véritablement un danger pour la notion de diplôme ? Quels impacts vont-ils avoir sur les pratiques de recrutement ? Comment les entreprises doivent-elles s’emparer de ces formations qui peuvent pour certains relever de la science-fiction ? Nous vous proposons un éclairage sur ces nouvelles pratiques qui envahissent la toile.
Les MOOCs sont un système ouvert et gratuit de cours en ligne :
- Massive, car un cours peut réunir jusqu’à 100.000 étudiants en même temps ;
- Online, puisqu’il s’agit exclusivement d’une e-formation (cours, tests de connaissance, examens, échanges entre étudiants);
- Open, puisque les cours sont gratuits et que les productions de chacun sont partagées et accessibles à tous ;
- Courses, puisqu’il s’agit de cours proposés par des universités très prestigieuses telles que Princeton, Brown, Stanford, et même Harvard ou MIT.
Des plateformes se sont créées pour proposer des modules innovants. Certaines ont atteint un million d’utilisateurs en seulement 4 mois ; c’est plus rapide que Facebook (9 mois) ou Twitter (24 mois). D’autres sont même créées à l’initiative des Universités elles-mêmes. C’est le cas d’EdX, créé à l’initiative de Harvard et du MIT grâce à 60 millions de dollars de promesses de dons de ces deux universités, et qui a réuni 100.000 étudiants pour son premier cours.
Face à ce phénomène grandissant, certains voient déjà les MOOCs comme un « tsunami numérique » qui pourrait balayer bientôt tout le système de l’enseignement supérieur tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Attention, le MOOC n’est pas un diplôme ! Le diplôme est la validation « juridique » d’un savoir, avec une valeur sur le marché de l’emploi souvent attribuée à la notoriété du cursus ou de l’établissement qui le délivre. Un MOOC, quant à lui, n’a aucune valeur « juridique », même si certains permettent de valider des crédits ECTS. De par sa dimension qualifiante, il donne uniquement droit à un badge ou à un certificat de réussite. Bien sûr notre système de formation français ne permet pas aujourd’hui de valider un diplôme reconnu par l’Etat, par le seul fait d’avoir suivi des MOOCs !
Aussi, encore faut-il que le MOOC trouve sa place dans l’offre de formation supérieure et que les RH s’en emparent de façon opérationnelle dans leurs entreprises pour en faire un vecteur d’employabilité.
Cependant, les MOOCs commencent à apparaitre sur les CV dans la partie « formation ». Certains sites conseillent même de créer une section à part sur le CV pour mettre en valeur ces formations. A l’heure où les recruteurs laissent de plus en plus la place aux « soft skills » (qualités personnelles) dans leurs évaluations, le MOOC, moyen de compléter une formation initiale lacunaire et de donner du relief à des cursus standardisés qui laissent peu de place aux choix individuels et à la spécialisation, permet de faire émerger des profils spécifiques, des parcours atypiques et de lutter finalement contre le clonage !
Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir s’emparer de ces nouveaux modes de formation. En se lançant dans la co-production avec des écoles prestigieuses, certaines voient les MOOCs comme un vivier de candidats potentiels. D’autres les intègrent dans leur processus de recrutement en guise d’assessments centers. Aussi, la véritable question ne serait-elle pas : les MOOCs, ne pourraient-ils pas être un outil de Gestion Prévisionnelle des Compétences pour faire progresser leurs collaborateurs ?
En pleine réforme de la formation continue, alors que le salarié doit être un véritable acteur de son parcours professionnel, les MOOCs ne seraient-ils pas un vecteur d’employabilité que devrait impulser les entreprises…et pourquoi pas l’Etat ?!