Je me souviens à la ferme de mes vacances on coupait les grandes plumes des ailes des oies et des canards pour qu'ils ne volent pas et ne se déplacent qu'en marchant, et je disais à l'amie fermière de ma mère : ça leur fait pas mal !
Cours-y vite pour reprendre ton vélo
pour t'arrêter et démarrer hors cette fausse émulation d'euphorie perpétuelle
pour embrasser dans le cou celui ou celle que tu veux, oui je veux un réveil pour chacun avec un long baiser dans son cou, cela ne doit jamais devenir impossible, même si nous sommes des millions de poissons nageant dans la même eau, si on approche la caméra sur chacun d'eux : ils ont les yeux fixes qui brillent et sur leur peau des reflets argentés, comme les cheveux bleus des vieilles dames, comme sur ces grandes plumes bleu-noir que l'on voit voler suivre les courants d'air, chez les canards
Comment parler après un film, c'est comme après un voyage ne pas s'en tenir à ses simples impressions. Et pourtant le chemin sensible qu'on choisit est dans le film... dans le paysage si nourri de strates de pensées de nuits avec ou sans lumières de passants avant l'orage. Et toutes ces musiques qui remplissent d'eau nos vases nos esgourdes...
Dire ce qu'on voit et surtout se laisser comme en rêver pour mieux voir comme un voyage à Pompéi on a tous en soi des paysages dévastés...
en voilà une parole si limpide sur ce film qui vous envahit et vous apprend à nager même sous l'eau
le très beau site presqu'interactif tant il est à l'écoute de tous les spectateurs
pour un oeil qui n'en finit pas de voir une oreille d'entendre parce que justement demain tous les amis peuvent nous lâcher et nous ne pas oser leur demander de dormir dans leur maison si petite cellule refuge prison.....
http://www.levertigedespossibles.com/
Pour Vivianne
J’aurais voulu revoir Venise à Paris …. Comme toi Viviane me l’a fait entrapercevoir dans un laps coulissant, comme dans un rêve dans lequel on plonge comme dans une apnée du sommeil. Ou comme quand une intermittence du cœur fait éprouver ce que pourrait être une fin possible. Ce moment là et peut-être pas.
J’aimais ce rendez vous, cette deuxième fois, où se suspendre et se perdre, se napper dans la musique, s’inscrire dans les fragments, cheminer, zigzaguer tranquille dans la nuit comme un rêveur solitaire. Ecouter la soie de la voix, les mots, les paroles, les sens à mûrir, découvrir, faire résonner. Penser enfin, vraiment. Prendre le « temps de pensée ».
J’aurais voulu nager en file dans l’aquarium, ses sombres eaux, ce mouvement fluide, cet emportement liquide. Dehors dedans comme le héros de Cortazar, se fait en l’observant Axolotl.
Refaire ses chemins dans la ville, dans des temps suspendus, déambuler quand d’autres se claquemurent dans des logis "refugestombesprisons" toujours lucarnes allumées.
Absorbés dans les écrans, alors que toute l’aventure des jeux d’ombre, des rais de lumières, les écoulements, les liquides, les étreintes, les coups d’œil, les contemplations, les écoutes attentives, les secrets, des rides, des pavés, des murs blessés,du vent qui chuinte, des escaliers qui se montent, se démontent, des portes qui s’entr’ouvrent, des intimités qui se découvrent
J’aurais beaucoup aimé ce bel accord d’un voyage recommencé forcément différent, forcément étranger à l’autre, recommencé et renouvelé nécessairement.
Fait de ce que j’ai oublié, occulté, de ce que je retrouverais et pourrait partager.
Retrouver le film, ton film l’été, quand j’éprouve comme ces journées, la puissante fragrance des herbes, des blés, les ondulés de coquelicots et pavots, les légers souffles de vent qui rident les mares, les échevelés de peupliers quand soufflent les crépuscules. Le vivre en étant un moi autre , d’été ..
Il y a des films fascinants, des films qui en imposent, des films repères, des films qui nous racontent des histoires, des films qui nous « transportent », trop d’ailleurs pour rester avec soi même, des films que l’on admire, mais trop, car il est "malaisant" de se retrouver plus petit que l’écran, que l’intention, que l’invention pour le regard
Et puis, il y des films rares, très rares, pour ne pas dire unique, parce que cela parait mentir, qui sont des films amis, qui font communauté, parce qu’ils savent nous évoquer Je, rassembler des je dans un nous qui n’est pas frelaté, pas obligé, contraint… qui nous entraîne nous embarque dans une aventure qui peut se recommencer longtemps sans s’épuiser. Qui nous agisse dans un temps autre, un temps différé, un autre possible.
Un film comme un long poème au mille harmonie
J’aurais voulu, c’était probable, cela devient impossible, ce jour, les liens de ma campagne avec cette ville que j’aime et déteste avec passion, que j’ai arpenté souvent, où rejaillissent pour moi, mille lieux, mille souvenirs … ces liens sont suspendus un laps.
Cette ville que tu as si bellement, poétiquement filmée et murmurée…
Ici tout est calme, il y a de l’azur et des nuages, une lumière de juin, qui fait oublier égoïstement les chaos du monde. J’attendrais , pas d’autres solutions le prochain rendez vous qui me sera possible
Je vous souhaite à tous ce matin, ce splendide voyage et merci à toi Vivianne, à toi Isabelle, à tous ceux qui ont fait cette aventure pour ces vertigineux possibles, sans limite. Qu’ils se poursuivent sans entrave.
Didier Hhttp://vimeo.com/96509677
http://vimeo.com/95313507
et cette performance multi sensorielle d'Olivier Steiner, -y en a comme trop des réactions autour de ce film, -non y en a pas assez, y a bien plus dans ce film.... et puis moi je suis bien incapable de fermer les yeux quand Olivier Steiner est devant moi, même avec sa voix ? oui car je sais voir les yeux fermés, oui comme je sais voir les strates de Venise ou de Shanghai dans les rues de Paris...
http://vimeo.com/93670729
la réalisatrice et ne me dites pas elle est intelligente sensible cultivée oui mais après elle est comme Balthazar elle ramasse tout et surtout l'allentour le reculé des possibles elle n'aime pas le gras au cinéma elle se grille et dit que se promener la nuit dans la ville ça change tout si vous ne l'avez jamais fait encore dépêchez-vous, et seul oui arrêtez-votre baratin : la peur du noir... Le noir est couleur de lumière disait Barbara.
-et donc l'autre celui plus connu de Pascale Ferran ?
Bird People
alors là c'est un film qu'on voit du ciel parce que personne n'est obligé de dire oui à tous les connards qui vous réduisent... à devenir la wassingue ou serpillère de nos rêves.
« Bird People » : vol au-dessus d'un monde déconnecté
LE MONDE | 03.06.2014 à 09h59 • Mis à jour le 03.06.2014 à 10h12 |
Par Sandrine Marques
Anaïs Demoustier et Camelia Jordana dans le film français de Pascale Ferran, "Bird People". | DIAPHANA DISTRIBUTION/CAROLE BETHUEL
Rares sont les cinéastes capables d'embrasser le monde contemporain et d'accueillir, dans leurs films, tout ce qui en fait la poésie et la mélancolie. Pascale Ferran compte au rang de ceux-là. Admirable témoignage sur l'époque, Bird People dresse le portrait d'individus qui décrochent, à l'heure, précisément, de la prolifération des connexions.
Dans ce geste radical de rupture avec le « flux », se loge tout le désespoir de Gary (l'excellent Josh Charles, vu dans les séries « En analyse » et « The Good Wife »), un ingénieur en informatique américain, en voyage d'affaires à Paris. Seul, dans l'espace confiné de sa confortable chambre d'hôtel, à proximité de Roissy, il rumine sa sortie. C'est l'avion qu'il décide de ne pas prendre le lendemain matin pour Dubaï et sa famille qui va devoir faire sans lui dorénavant.
Quelque chose s'est brisé chez cet homme, que la vie de transit a usé de manière irrévocable. Son angoisse emprunte les mêmes sinuosités que celles d'Audrey (Anaïs Demoustier, touchante), une étudiante qui officie comme femme de chambre dans l'hôtel où le cadre a choisi de nicher sa dépression. Dix heures de transport par semaine et autant de chambres à nettoyer, elle arrive à saturation. L'effondrement intérieur de ces êtres, à l'un et à l'autre bout de la chaîne sociale, préfigure pourtant une grande renaissance.
Anaïs Demoustier dans le film français de Pascale Ferran, "Bird People". | DIAPHANA DISTRIBUTION/CAROLE BETHUEL
FLUX HUMAINS
C'est la conquête de cette liberté que met en scène Pascale Ferran, avec une grande acuité. Le début de son film est tout simplement magnétique. La cinéaste capte les flux humains dans les gares, les aéroports et le wagon d'un RER où les pensées des voyageurs, en voix off, s'enchevêtrent et forment une rumeur urbaine entêtante. Lieux de passages impersonnels où se croisent des êtres happés par un « stream » déshumanisant, ils condensent tout ce que l'époque produit en termes d'isolement.
Pascale Ferran montre que nos sociétés modernes ne sont qu'une juxtaposition de solitudes, alors que les réseaux sociaux entretiennent l'illusion du lien. Mais l'altérité s'est bel et bien dissoute dans le vortex numérique.
Gary ne le sait que trop, qui décide, du jour au lendemain, d'en finir avec son travail aliénant et cet « état de guerre permanent » qu'il observe autour de lui. Audrey est soumise à de semblables pressions. Une collègue doit être remplacée au pied levé ? On la sollicite. D'ailleurs pourrait-elle refuser ? Elle n'a pas le choix.
Bird People se fait plus critique encore dans son propos quand il parle de l'extrême précarité qui touche ces personnages fragiles. Chez Gary, elle se répercute sur sa vie de couple ; chez Audrey, le manque est d'ordre économique mais aussi certainement affectif. Alors un soir, la jeune fille se lance, prend son envol.
Elle se fond dans la cohorte des humains, pris dans la marche forcée du libéralisme. La caméra, omnisciente et aérienne, nous restitue son vertige.
UN TOUR FANTASTIQUE
Bird People prend, à ce moment-là, un tour fantastique dont la découverte surprendra et émerveillera le spectateur. C'est une raison suffisante de n'en point parler. Ce virage insolite et inattendu donne en tout cas au film sa profonde originalité. Le principe actif qui le guide désormais nous attire dans des bois où dorment, dans leurs voitures, ces fameux travailleurs précaires ou ces retraités démunis qui ne sont plus ici des statistiques mais des êtres de chair et de sang, engourdis dans le sommeil. C'est l'une des plus belles séquences du film.
Pascale Ferran n'agite donc pas les fétiches de l'époque à des fins décoratives. Elle livre, au contraire, une vraie critique sociale, grave et profonde mais que rattrape, dans ses derniers soubresauts, un ineffable sentiment de légèreté. Si les écrans isolent dorénavant plus qu'ils ne rapprochent, Bird People nous enseigne que la rencontre est encore possible, par d'autres voies, beaucoup plus spirituelles.
ce que j'ai écrit à un ami qui ne m'a pas répondu qui ne m'a pas encore répondu, pourtant on est toujours inquiet quand on écrit à un ami,
et un film à voir absolument (je n’ai pas encore vu le dernier JLG) qui a réveillé une de mes premières histoires d’amour d’animaux un moineau tombé du nid que j’appelais Fifi et qui me regardait et qui tous les soirs s’endormait dans mon cou sous mes cheveux mi- longs, pas une seule photo. Sensible au noir et blanc il avait voulu sortir par la télé, c’était une route bordée de platanes on entendait à la télé les oiseaux. Peu de temps après pendant que j’étais à l’école ma mère lui a ouvert la fenêtre de leur chambre
http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Video/VIDEO-Bande-annonce-planante-de-Bird-People-de-Pascale-Ferran-3987083
Et au Théâtre c'est déjà commencé ou cela va venir prochainement car on n'assiste pas toujours le théâtre, pardon on n'arrête pas le théâtre festival d'une troupe famille de théâtre que je considère comme de mes miennes en cordes et en cuivres en choégraphies en travail de l'acteur au complet....
à Belleville et à L'étoile du Nord du 21 au 29 juin
http://www.etoiledunord-theatre.com/theatre/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=1:programme&id=611:2013-94-onaplt-2014&Itemid=9
http://www.estrarre.fr/
CRÉATION ORIGINALE
JUSQU'AU 13 JUILLET
DU MARDI AU SAMEDI À 21H15
DIMANCHE À 20H30
RELÂCHES LES 24 ET 29 JUIN
PLEIN TARIF : 25€
TARIF RÉDUIT : 15€
- DE 26 ANS : 10€
Monsieur Belleville est un habitant du quartier. De Belleville aux Lilas, il arpente la rue et, au fil des rencontres, il se souvient.
Entre passé et présent, il se mêle aux gens, livre ses mots à la foule et brise l’anonymat.
Ce spectacle s’interroge sur la rencontre, celle que l’on ne choisit pas. Où l’autre est différent, imparfait, singulier. Nous n’écoutons pas la même musique, et pourtant nous sommes là, face à face dans une rue. Les scènes apparaissent, la solitude disparaît pour faire place au jeu, aux gens, à la foule, à la masse.
Vidéos et musiques originales accompagnent le personnage principal dans une épopée urbaine contemporaine, drôle et poétique. Un véritable hymne à la rue de Belleville.
http://www.theatredebelleville.com/component/k2/item/190-monsieur-belleville
et puis des nouvelles dernières de la Cie des Dramaticules....
dont l'Avignon Off ; le In la grève des Intermittents si pertinente et donc obstinée, Olivier Py malgré ça veut ne pas annuler...
http://www.dramaticules.fr/
et Peter Handke par Yann Collette