Mitch ZoSo Duterck
Robert Plant & The Sensational Space Shifters
- 2013.06.08 - Pinkpop Festival, Landgraaf (NL)
En cette fin de dimanche ensoleillé, c'est Robert Plant tout frais débarqué du Festival de Rabbat (Maroc) qui clôturait cette seconde journée du Pinkpop sur la scène 2.
Il est 20h15 lorsque résonnent les premiers accents de "Babe, I'm Gonna Leave You", Robert paraît et la foule applaudit à tout rompre. Le Golden God du black country
anglais, y va en douceur, il faut se chauffer la voix. Et ce n'est pas à lui qu'on va apprendre comment il faut s'y prendre. L'ex-moteur vocal du dirigeable revêtu d'une somptueuse tunique bleue
et dorée "made in Morocco" est très vite à température et c'est tant mieux. Notre homme est en verve et nous ravit de son humour typiquement British avec toujours cette petite touche toute
personnelle qui contient des messages à l'attention de qui sait lire entre les lignes...de la portée.
L'envoûtant "The Enchanter" fait directement l'unanimité tandis que "Black Dog" auquel se joint Juldeh Camara vient parachever ce trio d'entremets qui nous a tous mis en bouche. Au rythme des
"ah, ah, ah, ah" caractéristiques du refrain les fans de Led Zeppelin communient avec leur idole qui n'a pas grand mal à se donner pour conquérir la foule massée devant la scène sur laquelle les
Sensational Space Shifters emmenés par Justin Adams en chef d'orchestre nous livrent le meilleur d'eux mêmes et ce n'est pas peu dire. C'est net, précis et efficace.
Petit détour par "Going To California" pour un magnifique duo guitare/mandoline de Skyn Tyson et Justin Adams. On se plait à rêver que Jimmy Page est
quelque part dans l'ombre à guetter ces petits jeunes qui portent fièrement l'héritage du plus grand groupe de tous les temps.
Excellentes versions de "Spoonful" "Fixin' To Die" et en primeur un avant-goût du nouvel album prévu pour septembre avec "Little Maggie" où il est beaucoup
question de femmes, du moins dans la chanson, précise Robert dont on connaît les rapports avec la gent féminine. "Ramble On" nous rappelle l'attachement de maître Plant au "Lord of the Rings" de
J.R.R. Tolkien et c'est aussi un clin d'œil au Led Zeppelin II qui fête ses 45 ans cette année.
"Whole Lotta Love" ne permet à aucun des poils de mes bras de rester couché et je me sens quelque peu hérisson lorsque le riff "Si Ré Si Ré Mi" retentit sous les
hurlements de la foule. Le tout s'est enchaîné très vite et 1h05 de concert c'est un peu frustrant mais c'est le lot des festivals.
Take a bow guys!
Salut à la foule et puis s'en vont tandis que dans ma tête résonnent les accents d'un "Thank You" que j'aurais tant voulu entendre, comme l'instant de vérité, un
sorte de juge suprême. Allez Robert après toute cette dévotion depuis 1973, tu me dois bien ce petit service là vieux frère. Alors ne m'oublie pas lorsqu'on se verra au Bataclan à Paris le le 22
juin et là, peut-être saurai-je si "The Song Remains The Same".
C'est étrange parfois comme les chansons sont un miroir de l'âme, une âme qui voyage et qui cherche à partager avec sa sœur.