Il y a moins de trois mois, j’ai mis en ligne un billet où je m’interrogeais sur ce qui se passait entre la France et le Maroc.
En effet une suite assez inquiétante d’incidents avaient à l’époque entaché les relations, en principe cordiales, qui lient le Royaume du Maroc et la République française.
Ces derniers jours, l’actualité a encore pointé du doigt une nouvelle “affaire” qui a relancé la tension que l’on croyait retombée entre les deux pays.
Le général de corps d’armées marocain Abdelaziz BENANI, inspecteur général des F.A.R. et commandant de la “Zone Sud”, hospitalisé à l’Hopital français du Val-de-Grâce à Paris a été victime d’une “agression morale” de la part d’un individu.
Sans entrer dans les détails de l’agression, il faut je crois relever quelques faits marquants :
- “Le Val” est un hôpital militaire, avec tout ce que cela suppose comme discipline et rigueur;
- Cet établissement hospitalier est considéré comme celui des “puissants” : toutes les personnalités politiques françaises y sont admises (Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Jacques Chirac, et d’autres encore)
- L’hôpital est également très prisé par les personnalités étrangères, qui savent y trouver compétence et discrétion : on peut citer comme patients traités au “Val” le prédient Bouteflika et feu Yasser Arafat.
Ces simples rappels supposent que l’accès au pavillon réservé aux personnalités ne doit pas être ouvert au premier quidam qui se présente à la réception, avec au bras un bouquet de fleurs.
On peut donc très légitimement se poser la question la question de sa voir comment un individu a pu accéder sans encombre à la chambre occuper par le Général Bennani.
Simple inattention des services d’accueil de l’hôpital? Inconcevable d’équipes rompues à ce genre d’exercice qu’est la gestion des visites des VIP.
Bavure et complicité? Encore plus inconcevable, s’agissant d’un militaire de très haut rang, occupant un poste stratégique dans l’appareil d’état d’un pays ami et allié.
Toujours est-il que ce nouvel “incident” s’incrit dans une série d’incidents relevant de plusieurs services de l’état français : administratifs, judiciaires, sécuritaires, diplomatiques, militaires).
Mais que peut-on attendre d’un gouvernement de gauche enlisé dans ses propres problèmes internes et pour lequel les relations avec le Maroc ne constituent pas la priorité.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabuis, malgré ses gesticulations, ne s’intéresse pas outre mesure aux pays de la région : son récent sommeil lors d’une rencontre avec un ministre algérien le prouve.
La ministre de la Justice Christiane Taubira a fort à faire avec ses propres collaborateurs au sein de son cabinet pour avoir le temps de se pencher sur les faits et gestes d’une vague juge chargée d’une plainte formulée par une encore plus vague ONG à l’encontre d’une personnalité marocaine.
Le ministre de l’intérieur à l’époque des faits Manuel Valls était trop préoccupé à la conquête de Matignon pour demander des explications à la police des frontières sur la manière dont a été triaté notre ministre des A.E. lors d’un transit dans un aéroport parisien.
Le ministère de la Défense Jean-Yves Le Drian et la Grande Muette – comme on qualifie l’armée en France – sont inquiets pour la réduction de leur budget pour monter une quelconque préoccupation sur l’incident du Val de Grâce.
On peut comprendre tout cela et considérer que les relations entre le Maroc et la France dépassent le cadre d’un gouvernement français en butte à des difficultés internes, économiques, sociales et politiques!
Mais trop, c’est trop.
Jusqu’à présent, l’état marocain a réagi de manière sensée et diplomatiquement correcte.
Mais l’accumulation d’indélicatesses risque de tourner à la provocation. Les temps ont changé : la France n’est plus ce pays pour qui le Maroc avait une admiration béate, ce pays qu’il ne fallait pas fâcher!
Un ou deux fois çà va! Trois fois, cà va un peu moins! Quatre fois, çà ne va plus du tout …..Allons, messieurs les français, ressaisissez-vous!