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Sous l’œil acéré du héron métallique, ces hortensias sont en train de doucement fleurir. Quoi de plus normal pour des hortensias au mois de juin. Pourtant, que de patience et de foi a-t-il fallu pour en arriver là.
Ces hortensias viennent du jardin de mes parents où ils fleurissaient de manière abondante et vivace. Ils ont émigré jusque chez nous lors de la vente de la maison familiale, en 2009, il y a 5 ans. Depuis lors, ils n’ont rien donné. L’un d’entre eux a semblé même ignoré pendant un certain temps ce qu’était un feuillage. Il semblait définitivement mort, mais la jardinière continuait à y croire.
Aujourd’hui, ils fleurissent tous les deux. Celui qui a toujours été en meilleure santé a commencé à refleurir un peu l’année dernière. Quelques mois après la mort de ma maman. Le deuxième, le moribond, fleurit pour la première fois. Durant le premier mois de juin que mon papa ne vivra pas. Je ne suis pas spécialement enclin à croire aux prolongements de la vie, mais néanmoins j’apprécie à leur juste niveau ces coïncidences de floraison tardive.
Au-delà de ce mystère – ou plutôt de ce qui pourrait ressembler à un mystère – il y a de toute façon le cycle de la vie et de la patience qu’il faut pour exister. J’ai été longtemps convaincu que ces hortensias ne refleuriraient plus jamais. Leur déménagement leur aurait été fatal. Quelque part pourtant, on continuait à y croire. On n’allait de toute façon par les déterrer pour les jeter définitivement. Même s’ils ne donnaient aucun fruit. Ils finissent aujourd’hui par en donner. Nous avons eu raison d’y croire.
Pour la petite histoire, il y a aussi un troisième hortensia. Des amis nous l’ont donné en pot il y a 2 ou 3 ans. Replanté en terre, il n’a rien donné. Cette année-ci, lui aussi fleurit un peu. Alors que l’ami qui nous l’a offert s’en est allé brusquement il y a quelques mois. Il y a de quoi être troublé, non ?