Si jamais, on devait établir un classement du "socialiste" le plus opportuniste, Fabius serait probablement sur le podium. Du congrès de Metz au tournant des années 82-86 en passant par le non au TCE et le soutien au très grand marché transatlantique, nous avons un sacré compétiteur.
Le 19 juin dernier, ce dernier a réaffirmé sa volonté de banaliser le travail dominical. Il a même - ou ses conseillers en comm' - inventé la notion de "tourisme de shopping" pour étayer des arguments mille fois entendus à l'époque où Sarkozy était à l'Elysée. Et dont je vous fais grâce.
Cette intervention n'est pas fortuite puisqu'elle intervient après la décision de la maire de Paris de créer une mission d'information et d'évaluation relative au travail dominical.
Aussi, Fabius essaie-t-il de mettre la pression sur Anne Hidalgo ou est-ce une action concertée des deux ?
Espérons que les salariés seront entendus par la maire de Paris. Leurs représentants, cités par Libération, rappellent que les sacrifices imposés aux salariés (et à leurs proches) ne sont d'aucune utilité économique :
« Il faut rappeler que l’effet prétendument bénéfique pour l’économie de ces couvertures n’a été démontré par aucune étude, bien au contraire, et que les dépenses touristiques affectées au commerce de détail occupent une part infime du PIB »
Ils soulignent d'ailleurs que :
« la clientèle étrangère ne vient ni le soir, ni le dimanche et qu’en plus les riverains sont absolument contre »
Et, ils font remarquer qu'un gouvernement prétendument de gauche
« cautionne la déréglementation de tous les horaires... »
Effectivement, ce gouvernement prétendument de gauche fait son shopping à droite... Une aubaine pour le patronat qui ne peut plus vraiment s'appuyer sur une UMP engluée dans les affaires Bygmalion, Copié, Jacob & co.
Jeu de briques
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