Réalisateur : Lee Hardcastle
Année :2 minutes 44
Genre : Action
Année : 2012
L'histoire : Des policiers de choc débarquent dans un immeuble et se castagnent à mort avec des malfrats.
La critique d'Hdef :
Une fois n’est pas coutume, Lee Hardcastle délaisse l’horreur pour le film d’action (ce qu’il rééditera avec moins d’éclat dans Die Hard : A Good Clay to Die) avec ce remake de The Raid, film d’action hardcore de Gareth Evans, un indonésien dont on attend The Raid 2 : Berandal dont la sortie est prévue pour juillet.
Coup de chance pour Hardcastle, qui ne s’emmerde pas avec les scénarios compliqués : celui du film dont il s’inspire est inexistant ! Non, c’est juste une succession totalement décomplexée de scènes de bastons toujours plus démentes les unes que les autres (et dont la durée est à faire pâlir Invasion Los Angeles), ce qui a visiblement plu à Hardcastle, qui ne va au cinéma que pour prendre sa main en pied (ou son pied en main, ça va !). Logiquement et comme tous ses précédents courts-métrages (et comme tous les suivants à l’exception de Ghostbusters mais qui est un moyen métrage (voyez moi aussi je pinaille si je veux !), Claycat’s The Raid est totalement muet. On assiste au massacre gigantesque d’une unité de police par des gangsters adeptes du kickboxing, du taïkewendo et de toutes sortes de sports faits pour botter le cul des autres tout en réfléchissant sur le sens de la vie en position « lotus » avec de la purée d’encens poivrée en guise de déodorant.
Étrangement, le remake de Lee Hardcastle (qui ne dure pourtant pas beaucoup plus de deux minutes) réussit à être trois fois plus gore et violent que son modèle, avec au programme des décapitations au cutter (et l’égorgement qui va avec), des défenestrations spectaculaires et autres joyeusetés d’autant plus audacieuses qu’elles sont, rappelons-le, faites à base de pâte à modeler. Toujours aussi créatif le petit Lee ! Par ailleurs, le jeune réalisateur reprend de nombreux passages de l’original à commencer par la scène du frigo mais en biffe d’autres dont on aurait bien voulu (la scène du parquet, le suicide du flic, la scène où les deux amis flics se cachent dans un appartement, la scène de torture) mais qui aurait étiré la longueur du film bien au-delà des deux minutes requises.
Au contraire, le film a plutôt tendance à ajouter des scènes qui ne sont PAS dans le film d’Evans, comme le final (qu’est-ce que c’est que cette pelote de laine que le héros jette par la fenêtre ????). L’atelier de fabrication de la drogue est également mis au premier plan là où il n’apparaissait que de manière très brève (le temps d’une paire de baffes à la À toute épreuve) dans l’original. Et enfin, le cinéaste rend justice aux fans de The Raid en réussissant l’exploit d’insérer à son petit bijou (pourtant imparfait, comme nous l’avons vu avec cette affaire de pelote de laine) une scène…de combat ! Mais une vraie attention hein ?! Une vraie scène de baston vraiment méchante et originale tout à fait dans l’esprit du film mais qui se termine légèrement différemment (ce n’est pas un bout de verre qui est planté dans le corps de l’adversaire mais un couteau et ce n’est pas dans le cou mais dans l’œil !). Évidemment, la petite modification n’est faite que dans le but d’obtenir un effet plus hard !
Vous l’aurez compris, tout est fait dans Claycat’s The Raid pour être violent, gore et fun. Cela dit, non seulement ce remake paraît bien vain au vu de l’original, mais il est aussi un peu incohérent (la satanée pelote !!). Par ailleurs, il souffre (forcément) du manque d’impact dramatique dû à l’absence de dialogues. Mais par-dessus tout, le gros défaut de Claycat’s The Raid est de ne pas posséder la folie, le petit grain des autres films du cinéaste, Claycat’s Evil Dead 2 le premier. Alors évidemment, les films de base sont très différents, mais il faut dire que sur ce Claycat’s The Raid, Hardcastle fait tout pour rendre le résultat violent mais pas forcément barge. Une sorte de violence sage si vous voulez, alors que le film d’Evans offrait tout le nécessaire pour un remake fendard (les haches, où sont-elles donc passées ?) ce que n’est incontestablement pas Claycat’s The Raid. Le cinéaste a fait pire (Texas Chainsaw Massacre in 60 seconds, Evil Dead in 60 seconds, The Exorcist in 60 seconds with Clay (toute la smala des « 60 seconds » en fait), Drugs Must Droogy, Hamster Hell, Chainsaw Maid 3, Clayca’ts The Thing (pourtant acclamé par Carpenter. Cela dit quand on sait que Tobe Hooper couvre Texas Chainsaw 3D…) mais aussi beaucoup mieux (T is for Toilet de ABCs of Death (au fait un ABC of Death 2 est prévu (1), avec la participation d’Àlex de la Iglesia, de Sono Sion et de Bill Plympton), Chainsaw Maid 2, Claycat’s Evil Dead 2, Kill in Noise, Love Automatic…), heureusement d’ailleurs.
avant... ...après !
Cela étant et malgré ses défauts, Claycat’s The Raid reste un film tout à fait regardable et sympathique.
Note : 14,5/20
(1) : Confer Mad Movies 270.
PS : À Monsieur Lee Hardcastle : admirant beaucoup votre travail, je me pose une question : à quand un Claycat’s The Terminator ?
Respectueusement,
Un fan.
PPS : A noter que le film a nécéssité 20 jours de tournage... Voire le making of ici : http://www.lemondedustopmotion.fr/video/voir/60/le_makingof_de_the_raid_claycats
Et le film, c'est ici : http://www.youtube.com/watch?v=y_z3EBalwI4&feature=kp