Miraculum // De Daniel Grou (ou Podz). Avec Xavier Dolan, Claude Legault et Anne Dorval.
Avant de retrouver Anne Dorval devant la caméra de Xavier Dolan dans Mommy en octobre prochain, voici que les deux incarnent des deux
personnages de Miraculum, film québécois de Daniel Grou (19-2, Xanadu). C’est bien évidemment pour ces deux acteurs que j’ai vu ce film dont je
n’attendais pas grand chose. Si globalement ce film raconte de très jolis destins, je n’ai pas été aussi séduit que j’aurais aimé l’être. L’idée de se concentrer sur un accident d’avion n’est pas
une mauvaise idée, surtout que la manière dont l’espace temps est géré nous emmène vers une fin que l’on attend pas du tout. C’est certainement ce qui rend Miraculum assez réussi
par moment mais ce n’est pas suffisant. Le film a beau être ambitieux, je dois avouer que je n’ai pas ressenti ce qui avait pu faire le charme du réalisateur dans L’affaire
Dumont (qui doit être l’un des rares films que j’ai vu du réalisateur). Le problème vient probablement des dialogues, pas toujours réussis. Car d’un côté le film va être beaucoup trop
bavard et de l’autre il ne va pas trouver les mots justes pour nous raconter quelque chose qui avait tellement de potentiel, sur le papier tout du moins.
Un film choral mettant en scène quatre histoires, une qui se passe dans le présent et trois dans le passé. Ces histoires se recoupent autour d'un accident d'avion.
Daniel Grou s’enlise alors avec un script qui manque cruellement de fond. Il tente alors de mettre les formes mais là aussi, le film s’engouffre dans l’effet de style pas
toujours très justifié et dans la mise en scène prétentieuse. L’ambiance est là, une ambiance entre plénitude et sentiment étouffant mais c’est beaucoup trop lisse et poli. La vie de ces
personnages n’est donc pas aussi passionnant qu’elle aurait pu l’être. Le spectateur ne peut alors que s’ennuyer une bonne fois pour toute une fois que l’on a passé la première demi-heure. Le
scénario édite donc en longueur tout un tas de choses qui auraient pu être mises en scène de façon bien plus intelligente. Notamment en cherchant à ne pas trop en faire. Car c’est peut-être le
plus gros souci de Miraculum justement. Cette sensation que le metteur en scène, pourtant connu et reconnu dans son pays, ne sait pas se retenir et derrière sa prétention (c’est
en tout cas ce que l’on ressent au bout d’un moment dans le film) se cache une vacuité scénaristique bien désolante. Certes, le casting est irréprochable. Que cela soit Xavier
Dolan (Tom à la Ferme) ou encore Anne Dorval (Mommy) et j’en passe et des meilleurs.
Le côté froid de Miraculum était un solide point de départ qui aurait pu donner à Daniel Grou toutes les cartes en main afin de faire un joli film avec
énormément d’ambition. Mais cela ne se ressent pas vraiment le film qui en voulant se faire film d’auteur ne sait pas trop comment s’en sortir. Le résultat est donc un film qui a tout pour être
brillant mais qui ne l’est finalement pas du tout à cause d’un manque cruel d’attention aux dialogues, à la mise en scène. Tout semble surfait et éjecte donc un peu trop rapidement le spectateur
alors que celui-ci aurait clairement apprécié être inclus. C’est en tout cas comme ça que j’ai pu ressentir ce film à mon plus grand damne. J’étais tellement heureux à l’idée de découvrir
Miraculum que j’en sors terriblement déçu, même sans rien en attendre. Daniel Grou fait ici un film qui se repose sur ses lauriers gagnés lors de films
précédents. Entre un scénario navrant et maladroit ou encore la mise en scène toujours plus scolaire, dans la démonstration de je sais faire ceci et cela, voilà qui ne peut que nous plomber
Miraculum.
Note : 2/10. En bref, on est très loin du miracle.