On doit à Giuseppe Fiorelli la division conventionnelle de la ville en neuf « régions », elles-mêmes divisées en îlots (insulae), à l'intérieur desquels chaque maison ou boutique est affectée d'un numéro, de manière à identifier un édifice en complétant avec un nom conventionnel : par exemple, maison des Amants chastes. Ce système officiel est toujours en usage.
L’urbanisation s’étale en surface, les maisons ont au plus un étage, et l’on constate que Pompéi est en grande partie une mixité sociale, car on n'a pas vraiment identifié de quartier pauvre. Les habitations vastes et luxueuses jouxtent, dans un même bloc, d’autres plus modestes, des boutiques, des restaurants et des ateliers d’artisans. Les riches propriétaires possédant une domus dans une artère passante tirent profit de cette situation pour construire à front de rue des boutiques. Ces dernières sont dotées d'un étage en mezzanine servant de chambre à coucher.
Fortifications :Pompéi est dotée d'une enceinte de quelque 3 200 m de long, et a connu plusieurs phases de construction. L'enceinte est percée de sept portes.
Rues : Pompéi est divisée par un réseau de rues qui a évolué au fil des siècles avec les différentes populations qui se sont succédées. Elle adopte finalement l'urbanisme rectiligne des Grecs et des Romains : avec cardo (du nord au sud) et decumanus (est en ouest). Aux croisements des grandes voies, les artères s'élargissent pour faciliter la circulation. La chaussée destinée aux véhicules est pavée de blocs polygonaux. On passait d'un trottoir à l'autre grâce à de grosses pierres aux bords arrondis qui permettaient de traverser la rue quand celle-ci était inondée par la pluie ou le trop plein des fontaines publiques, disposées de telle façon que les chars ou charrettes puissent aussi les emprunter sans difficulté. L'entretien des rues incombait aux édiles et celui des trottoirs aux propriétaires des maisons d'où la diversité des matériaux des trottoirs. Les appellations actuelles des rues sont des noms conventionnels que les archéologues leur ont donné pour l'une ou l'autre raison, comme la rue de l'Abondance, qui doit son nom à la sculpture d'une corne d'abondance, ou la ruelle des Squelettes, qui doit son nom à la découverte des squelettes de quatre personnes.
Rue de l'Abondance : La voie de l'Abondance constitue le decumanus maximus (principal) de Pompéi. Dans sa plus grande largeur, elle fait 8,50 m. La voie de l'Abondance crée un carrefour avec la rue de Stabies : le carrefour d'Holconius. Une statue de Marcus Holconius Rufus couronnée de laurier a été placée à côté de l'un des quatre piliers de l'Arc de triomphe à quatre faces qui couronne le carrefour. Sur un angle de ce même carrefour, une fontaine avec un bassin décoré d'un bloc sculpté représentant la Concorde tenant une corne d'abondance a donné son nom à la rue. On peut imaginer le grouillement des clients, commerçants, paysans, habitants avec les boutiques aux marchandises variées, ateliers, thermopolii et maisons qui en faisaient la rue la plus vivante de la cité.
Thermes
Le forum : Le forum est le centre de la ville, centre religieux (où s'élèvent les principaux temples) et centre politique : c'est là que s’exerce la justice, et que les institutions publiques municipales ont leur siège. C'est aussi le centre économique, de la cité, l’endroit où s’effectuent les tractations et les échanges commerciaux. Les entrepôts de denrées alimentaires et, parfois, le siège des catégories de métiers les plus représentatifs y trouvent place. Pompéi a deux forums : le forum triangulaire, le plus anciens, et le forum municipal, dont la construction est décidée à la suite des mutations socio-économiques, de l'accroissement démographique et de l'expansion urbaine incessante. L’image que le forum donnait autrefois de lui était à coup sûr plus grandiose et monumentale : il était parcouru sur ses trois côtés par une longue et élégante colonnade surmontée par une vaste galerie ; entre les colonnes étaient placées des statues de personnages illustres, ainsi que la tribune destinée à accueillir les orateurs. Sur le fond se dressait le grand escalier menant au Temple de Jupiter qui fermait la place d’une manière très scénographique.
Le comitium : Il se situe dans l'angle sud-est du forum. Ce bâtiment est réservé aux élections des magistrats de la ville.
Thermes
L'édifice d'Eumachia : L'édifice d'Eumachia est situé sur le côté est du forum. On connaît le nom d'Eumachia grâce à une longue inscription sur le portique. La famille pompéienne des Eumachii est composée de propriétaires de vignobles et d'industries de la brique.
La basilique : La basilique occupe l'angle ouest du forum. La basilique (qui à l'époque n'a pas de caractère religieux) abrite les duumvirs présidant à la justice. Les gens s'y retrouvent également pour des réunions d'affaires sur les problèmes légaux et économiques. Au fond de la basilique, face à l'entrée principale, se dresse une estrade de 2 m de haut identifiée comme le Tribunal, lieu où siègent les juges. Outre ces aménagements, d'autres pièces aident au bon fonctionnement de la basilique.
Le grand théâtre
Le macellum : Le Macellum est situé dans l'angle nord-est du forum. C'est le marché où la population se procure le poisson et la viande. Il abrite des boutiques, autour d'une grande cour, mais aussi, probablement des bureaux de change. Une fontaine en occupe le centre, permettant d'avoir de l'eau à disposition pour nettoyer les poissons (des arêtes et des écailles ont été retrouvées en masse). Il s'écroule complètement lors du tremblement de terre de 62. En 79, sa reconstruction n'est toujours pas achevée.
Les thermes du forum : Les thermes du forum comportent deux sections, une réservée aux hommes et l’autre réservée aux femmes ; toutes les deux possèdent un frigidarium (salle froide), un tepidarium (salle tiède) et enfin un caldarium (salle chaude). Le système de chauffage et de refroidissement des pièces s’effectue à travers un système de tuyauterie inséré dans les interstices des murs. Dans la section masculine, on peut distinguer la pièce faisant office de vestiaire, ainsi que des boutiques. Les thermes possèdent une cour entourée d’arcades pour les exercices gymniques en plein air.
La grande palestre
Les thermes de Stabies : Ils constituent le complexe thermal le plus ancien de la ville. L'ensemble compte un système très ingénieux de bains répartis autour d'une aire centrale servant de palestre (grande cour pour les exercies), avec une piscine. Les salles sont dotées de latrines, de bains privés, de vestiaires, d'un vestibule et des différentes pièces pour les bains froids, tièdes et chauds. Ces thermes présentent des divisions très marquées entre la zone réservée aux hommes et celle qui est réservée aux femmes. La section féminine est plus simple et plus dépouillée.
Les thermes suburbains : Comme leur nom l'indique, ils sont situés en dehors des murailles. Aménagés au rez-de-chaussée d'une maison particulière autour d'une grande terrasse, d'où on jouissait d'une vue sur la mer, ils sont connus pour leur vestiaire décoré de peintures à sujet érotique, dont deux représentent des rapports sexuels en groupe. Contrairement aux autres établissements thermaux de Pompéi, on n'a pas retrouvé de secteur réservé aux femmes.
Le temple d'Isis
Le grand théâtre : Sa capacité peut atteindre 5 000 places. Dans la partie sud, une colonnade est destinée à accueillir les spectateurs durant les entractes ou au terme de représentations. Il ne reste aujourd'hui que les gradins inférieurs, destinés aux personnages les plus importants de la ville. On aperçoit aussi les vestiges de la scène romaine typique avec niches et édicules. Trois portes permettent aux acteurs de passer à l’arrière, dans le postscaenium utilisé comme vestiaire. Des restes de bassins prouvent l’utilisation de jeux d’eau, particulièrement répandus dans le monde romain. Au moment de l’éruption du Vésuve, les réparations du tremblement de terre de 62 ne sont pas encore achevées et les gradins, de même qu'une grande partie de la scène, ne sont pas reconstruits.
Le petit théâtre (ou Odéon) : Il s'agit d'un théâtre couvert. Le toit est fondamental pour l’acoustique de l’édifice. Il ne peut contenir qu'un millier des spectateurs. Il accueille de nombreuses manifestations théâtrales et musicales. C’est ici notamment que l’on joue les représentations mimiques.
L'amphithéâtre : C’est un édifice imposant, de forme elliptique, pouvant contenir 12 000 spectateurs, dans lequel se déroulent les combats de gladiateurs, fort appréciés des Pompéiens, comme en témoignent de nombreux graffitis ainsi que les « edicta munerum », c'est-à-dire les annonces des programmes des jeux, dont on a retrouvé 75 exemplaires. C'est le plus ancien du monde romain découvert à ce jour.
La grande palestre : Le grand gymnase, aussi appelé palestre, ne dispose pas de piste de course, mais en son centre est creusée une piscine de 34,50 m × 22 m dont le fond était en pente (de 0,90 m à 2,60 m). L'écoulement de la piscine était aussi utilisé pour nettoyer les latrines proches La palestre sert aussi bien de terrain de sport que de marché aux esclaves ou de lieu d'enseignement à la jeunesse pompéienne.
La caserne des gladiateurs : Elle est située derrière la scène du grand théâtre et entre celui-ci et l'Odéon. Elle comporte une grande cuisine pour les repas avec une cheminée géante à quatre feux, l'appartement du laniste (entraîneur), les chambres destinées aux gladiateurs. On y a découvert des armes de parade : quinze casques, des jambières, des ceintures de métal et un protège-épaule de rétiaire. C'est à partir de la caserne que démarre la procession des gladiateurs et des animaux qui vont combattre dans l'amphithéâtre.
Le réseau d'eau : Le château d'eau distribue l'eau de l'aqueduc (construit sous Auguste, alimentant aussi Naples et Misène), vers les fontaines publiques, les bâtiments publics (piscines, thermes, latrines, etc.) et les demeures de particuliers. Il se situe sur le point le plus élevé de la ville. À l'intérieur, plusieurs grilles permettent de filtrer l'eau. L'eau est dirigée vers des châteaux d'eau secondaires disséminés dans la ville. On en a retrouvé quatorze, hauts de quelque six mètres, généralement situés à des coins de rue, desservant chacun les fontaines et les maisons d'un quartier. On a dégagé plus de quarante fontaines au coin des rues, de sorte que la plupart des Pompéiens habitaient à moins de 80 mètres de l'une d'entre elles. La moitié de ces fontaines fonctionnent encore, comme dans l'Antiquité.
La maison du Faune
Le temple d'Isis : Le temple d'Isis a été restauré après le tremblement de terre de 62.
Le temple de la Fortune Auguste : Il est construit au début du Ier siècle avant JC à l'initiative de Marcus Tullius, duumvir de l'époque. Une maison, sans doute la sienne, communique avec le sanctuaire. Endommagé par le tremblement de terre de 62? le temple n'a été restauré que dans la partie relative à la cella, alors que le portique est encore à terre au moment de l'éruption. L'édifice avait été dépouillé de ses plaques de marbre. D'après une étude récente du style et de la taille des plaques, ces dernières ont peut-être été réutilisées dans le temple de Vespasien.
Le temple de Jupiter : Il est consacré à la triade capitoline, Jupiter, Junon, Minerve, dans le cadre du processus de romanisation de la cité. La colossale tête de Jupiter retrouvée est exposée aujourd’hui au musée archéologique national de Naples. L’édifice, qui fut gravement endommagé lors du tremblement de terre de l’an 62, comme semble le démontrer l’absence presque totale d’éléments ornementaux, n’avait pas encore retrouvé sa splendeur d’antan au moment de l’éruption de l’an 79.
Le temple d'Apollon : Il constitue probablement le cœur religieux originel de la cité. Il remonte, du moins pour ce qui est de sa partie primitive, ses fondations, au VIe siècle avant JC. Il est difficile de savoir à qui l'attribuer, Apollon étant vénéré à la fois par les Grecs et les Étrusques. Les fouilles ont permis de retrouver des céramiquesportant des inscriptions étrusques. De cet édifice de style italo-étrusque, sans doute en bois, il ne subsiste que quelques éléments. Au IIe siècle avant JC, il est remplacé par un édifice en maçonnerie. Cependant, par la suite, le culte du dieu Apollon est reconsidéré au profit du père des dieux, Jupiter, à qui est dédié le temple le plus important du forum. Il subit de nouvelles transformations après le tremblement de terre de 62, sous l'empereur Néron. Un cadran solaire est disposé au sommet d'une colonne ionique en marbre à gauche de l'escalier menant à la cella.
Le temple de Vespasien : C'est un petit édifice de culte, encore incomplet au moment de l’éruption. Tous s’accordent désormais à penser que l’édifice était dédié à un empereur ; il n’est toutefois pas certain qu’il s’agisse de Vespasien. L’attribution d’un temple précédent au génie d’Auguste reste possible.
La maison des Vettii
La maison du Centenaire : C'est une des habitations les plus grandes (près de 1 800 m2). Elle est formée de la réunion de trois maisons, ce qui lui confère un aspect assez complexe. Retrouvée en 1879, l'année du XVIIIe centenaire de l'éruption du Vésuve (d'où son nom), la villa fournit au niveau de son architecture comme de sa décoration, de différents styles, des indices des diverses époques de sa construction. La décoration de la villa est caractérisée par des arcades sur fond jaune, avec une représentation de plusieurs divinités et des motifs floraux qui ornent les pièces situées à côté du tablinum et du péristyle grâce à une série de motifs décoratifs formés de poissons et d'oiseaux. Le péristyle est également agrémenté d'une piscine et de fontaines.
La maison de Méléagre : Bâtie à l'époque samnite, sa décoration date d'époques successives. La partie réservée aux réceptions, caractérisée par une belle colonnade est remarquable. Le péristyle, qui comporte des arcades tout autour du périmètre de la piscine centrale, est très élégant lui aussi. Cette riche demeure, à la décoration picturale entièrement rénovée pendant les dernières années d'existence de Pompéi, constitue un exemple intéressant du IVe style, la fastueuse décoration d'un vaste triclinium en particulier.
La maison du Centaure : C'est la fusion de plusieurs maisons en une seule.
La maison de Castor et Pollux : Cette habitation est constituée de l'union de maisons plus petites rénovées à différentes époques. L'atrium présente un intérêt particulier, avec sa splendide colonnade aux chapiteaux corinthiens. La décoration picturale de plusieurs salles est également très jolie. La Maison de Castor et de Pollux ou des Dioscures (autre appellation de Castor et Pollux) doit son nom à la représentation desdits personnages décorant l'entrée, désormais exposée au musée de Naples.
La maison de Lucius Caecilius Jucundus : En juillet 1875, on a retrouvé à l'étage de cette maison un coffre contenant 154 tablettes de cire. Bien que la cire ait fondu, le stylet qu'on a employé pour écrire a laissé des traces sur le bois, de sorte qu'on peut encore lire le texte. Ces documents du plus vif intérêt, qui constituaient les archives d'un certain Lucius Cæcilius Jucundus, concernent des transactions financières. À gauche de l'entrée, des bas-reliefs rappellent le tremblement de terre de 62 : l'un représentant le temple de Jupiter ébranlé, l'autre l'écroulement de la porte du Vésuve. Dans l'atrium se trouvait le buste en bronze d'un homme d'âge moyen portant l'inscription : « Felix, affranchi, a dressé ceci à notre Lucius ». Ce portrait réaliste au point de montrer une verrue pourrait être Lucius Cæcilius Jucundus lui-même ou peut-être le père du célèbre banquier. Cette œuvre sculpturale précieuse est actuellement exposée au musée archéologique de Naples. Sur place on peut en voir une copie.
La maison des Mystères
La maison de Marcus Lucretius Fronto : Elle appartenait à un notable de Pompéi qui occupa entre autres la charge de prêtre de Mars. Il s'agit d'un bâtiment aisé dont les pièces sont finement décorées. La zone du jardin est surélevée par rapport au reste de la maison, et embellie par des statues, des niches et des fontaines.
La maison du Faune : C'est une demeure aux proportions impressionnantes, mais harmonieusement équilibrées, et dont les pièces sont élégamment décorées. Elle constitue le type classique de la domus. Elle appartenait sûrement à l'un des personnages les plus en vue de la ville, le neveu de Sylla qui s'occupa de l'organisation politique de la cité. Sa célébrité et son nom sont essentiellement liés à la petite sculpture en bronze représentant un « Faune dansant », petit chef-d'œuvre de l'art statuaire antique. Elle comportait également une mosaïque dite de la « Bataille d'Issos », conservée au musée archéologique de Naples, exceptionnelle par ses dimensions (3,5 m sur 6 m) et le nombre de tesselles employées (un million et demi), mais aussi par sa puissance expressive.
La boulangerie
La villa de Julia Félix : C'est une imposante propriété qui occupe toute l'insula IV. Elle est constituée de l'union d'une villa romaine, d'un ensemble thermal concédé à usage public et d'un ensemble de boutiques. L'habitation proprement dite, munie de deux entrées, est vaste et luxueuse. Autrefois de nombreuses peintures l'embellissaient. Le jardin, est agrémenté de fontaines, de ponts et de colonnes. L'ensemble des bains (frigidarium, tepidarium, caldarium et aussi sauna) est organisé selon le schéma des bains publics et possède aussi une piscine en plein air. Originairement étroitement lié à la villa, cet ensemble fut par la suite destiné à l'usage des habitants de la ville en échange du paiement d'une taxe de location comme le prouve une inscription retrouvée sur place. Le complexe des boutiques et des pièces situées le long de la ruelle, fut, lui aussi réalisé par la maîtresse de maison pour être loué. À l'arrière de la villa s'étend une vaste zone destinée à la culture des fruits et des légumes.
La maison des Vettii : Cette habitation était l’une des plus belles et des plus intéressantes de la ville. Elle appartenait à Aulus Vettius Restitutus et à Aulus Vettius Conviva. Une grande partie de la décoration picturale représente un témoignage éclatant de la peinture du IVe style. Dans le vestibule on trouve une célèbre peinture apotropaïque : le dieu Priape, dont le gigantesque phallus repose sur un des bras d'une balance, tandis que sur l'autre se trouve une bourse d'argent. L’atrium possède deux coffres-forts où les propriétaires conservaient leurs objets précieux. Les salles qui donnent sur l’atrium sont ornées de peintures avec des scènes mythologiques. Le grand triclinium au nord du péristyle est célèbre pour ses peintures. Celles-ci recouvrent presque entièrement les murs (une partie a été perdue) et se découpent sur un fond rouge ; les figurations de grandes scènes mythologiques sont insérées dans de faux cadres. La longue frise, sur fond noir et tout autour des murs, représente des Petits Amours accomplissant divers métiers, d'une facture très raffinée. Dans une salle tout aussi célèbre située au nord-est du péristyle, la décoration se développe sur trois registres : le bas du mur est occupé par une plinthe en faux marbre, tandis qu'au registre médian se trouvent des tableaux placés au milieu de panneaux rouges. Enfin, au registre supérieur se déploient des mises en scène architecturales. Les communs, en particulier la cuisine, permettent de reconstituer la vie domestique.
La maison des Amours Dorées : Demeure particulièrement luxueuse, elle aurait appartenu à Gn. Poppæus Habitus, sans doute un membre de la gens Poppeia, dont faisait partie Poppée, femme de Néron. Les dimensions relativement réduites de cette demeure, plutôt irrégulière, semblent avoir servi de stimulant au raffinement de la décoration et des objets, afin de lui conférer un plus grand sens de faste et de riche élégance. Elle doit son nom à la décoration de médaillons de verre incisés de figures d'amours incrustés de feuilles d'or, aujourd'hui disparue. La présence de grands masques théâtraux est une des caractéristiques de cette maison. Un côté du péristyle — sans doute la partie la plus belle de cette maison — est surélevé et surmonté d'un fronton, et a pratiquement la forme d’une scène de théâtre : cela révèle une inclination du propriétaire pour la recherche de solutions nouvelles et d’effet qui ne manquent pas d’élégance.
La maison du Poète Tragique : On l’appelle ainsi en raison de la présence d’une mosaïque représentant un Maître de théâtre. C’était une demeure luxueuse dont plusieurs pièces étaient agrémentées d’une belle décoration. L’architecture apparaît composite, mais harmonieuse, avec des dimensions modestes, typique de la classe moyenne qui s’était enrichie lors de la dernière période de la vie pompéienne. La présence de deux boutiques tout près de l’habitation laisse supposer que le propriétaire, qui s'appellerait Aninus, était un nouveau riche, exerçant une activité commerciale. À l’entrée se distingue le fameux Cave Canem (« Attention au chien »), une des représentations les plus célèbres de Pompéi. C'est de la maison du Poète Tragique que l'écrivain Edward Bulwer-Lytton s'est inspiré pour la demeure de Glaucus, le personnage principal de son roman Les Derniers Jours de Pompéi. En France, elle inspira également le prince Jérôme Napoléon pour l'aménagement de son appartement de l'avenue Montaigne à Paris, où lui et ses amis s'habillaient en Romains.
La maison de Ménandre : Il s’agit de l’une des maisons pompéiennes les plus grandes et les plus riches, avec une décoration précieuse et se caractérisant par une disposition très complexe des pièces. Son nom dérive du portrait du poète Ménandre, mais elle est également connue comme « maison de l’argenterie » en raison de l’impressionnante collection d’objets retrouvés en 1930 dans une caisse placée dans ses caves, ainsi que de nombreuses autres en or et des monnaies. Cette demeure aurait appartenu à la gens Poppæa. C'est ce que laisse supposer la découverte d'un squelette ayant au doigt une bague portant le nom de Q. Poppæus Eros. Au moment de l’éruption du Vésuve, des travaux de restauration étaient en cours. La partie ouest de la maison est occupée par la zone réservée aux bains chauds : le caldarium est très beau, avec sa décoration faite de mosaïques et de peintures demeurées presque intactes. Un secteur du logement était réservé au surintendant de la propriété, un affranchi dénommé Éros (son nom est inscrit sur le sceau retrouvé sur son corps) qui s’occupait des biens de la maison sous le titre de procurateur. Dans les années 1920, les fouilleurs ont dénombré dix-huit corps : qui étaient ces morts ? Des membres de cette riche famille de propriétaires ou bien des esclaves logés tout à côté afin d'être toujours disponibles ? Derrière l'entrée d'une salle à manger, on a retrouvé trois autres corps, dont un enfant ou un adolescent, à côté de pics et de pioches. Ceux-ci étaient probablement des pillards, piégés par l'effondrement des scories alors qu'ils étaient en train d'explorer la maison quelque temps après l'éruption...
La maison de D. Octavius Quartio : La maison doit son nom à un certain Octavius Quartio, dont on a retrouvé le cachet de bronze. Certains auteurs pensent qu'il s'agit du dernier propriétaire de la maison. Elle est également connue sous le nom curieux de « Maison de Loreius Tiburtinus » à cause des affiches électorales sur sa façade qui mentionnent un certain Loreius et un nommé Tiburtinus qui semblent être des personnages différents. La pièce de droite semble affectée au culte d’Isis, notamment en raison des évidentes évocations de style égyptien que l’on reconnaît dans le jardin. Une loggia avec arcades, longue et originale, ombragée par une tonnelle et bordée par un des canaux constitue un des éléments distinctifs du splendide et vaste jardin situé en contrebas.
Le bar
La maison de Vénus : Ce fut la demeure d’une famille aisée, comme on peut le déduire de la richesse des matériaux utilisés. La grande fresque « Vénus nageant » située sur le mur du jardin lui a donné son nom. D’autres pièces sont ornées de peintures notamment certaines sur fond noir du plus bel effet.
La maison de la Statuette Indienne : Cette maison doit son nom à la découverte en 1938 d'une statuette d'ivoire de la déesse hindoue Lakshmi. On ignore comment elle est parvenue à Pompéi... Cet objet met en relief la problématique des rapports entre l'Empire romain et l'Inde et de manière plus générale l'Extrême-Orient.
La maison de l'Ephèbe : Une fresque murale a connu une certaine notoriété en raison de la représentation d'un fruit énigmatique que le botaniste italien Domenico Casella crut pouvoir identifier en 1950 comme un ananas, posant ainsi la question d'éventuelles relations maritimes entre l'Ancien Monde et le Nouveau Monde en particulier l'Amérique du Sud. Ce fruit a été identifié par la suite comme le cône d'un pin parasol...
La villa de Diomède : Elle est située sur la route des Sépulcres, à l'extérieur de l'enceinte. Elle est considérée comme l'habitation d'Arrius Diomède, simplement parce qu'elle est située en face de sa tombe. Elle constitue l'un des chefs-d’œuvre de l'architecture pompéienne, notamment en raison du concept très différent qui sous-tend la construction de cette demeure. De ce fait, tout en conservant certains caractères importants de la maison-type romaine, elle occupe de vastes espaces lumineux et surtout elle s'élève sur plusieurs étages capables de suivre ainsi la forme du terrain et de structurer la maison de manière plus aérée et originale. Le noyau principal est celui du jardin, agrémenté d'une piscine. La grande chambre se caractérise par son aspect spacieux et par l'ample vue dont elle bénéficie. La galerie offre elle aussi de beaux panoramas sur le golfe, ainsi que la terrasse qui s'étendait autrefois sur toute la longueur des arcades. À l'entrée de la villa se trouvent les bains, équipés d'une petite piscine. Une série de petits escaliers relient les différents étages de la maison entre eux, étages qui sont décalés, ce qui offre à l'architecture générale un mouvement supplémentaire. Dans cette maison, dix-huit corps ont été retrouvés.
La villa des Mystères : Elle se trouve à l’extrême périphérie de Pompéi, à quelque 300 m de la porte d'Herculanum. Grandiose de par ses proportions et célèbre en raison de son superbe cycle de fresques, elle a suscité l’enthousiasme des spécialistes dès la découverte de ses premières pièces aussi bien pour la complexité, la particularité de son architecture que pour le merveilleux cycle pictural. La villa possède un plan de forme carrée. Pour s’adapter au terrain qui présente des irrégularités et des dénivellations et contrairement à la villa de Diomède où le problème fut résolu par une articulation complexe de la structure et par des escaliers de raccord, la villa des Mystères prend appui sur une base réalisée de façon que l’habitation puisse s’étager sur un unique niveau et assumer ainsi un aspect très régulier et équilibré. Une longue galerie d’arcades et une série de jardins relient ensuite la maison au milieu environnant, créant un ensemble véritablement agréable et harmonieux. La villa est équipée de deux fours et de pièces servant à la vinification. Plusieurs salles sont aussi équipées d’installations balnéaires.
La boulangerie de Modestus : C'est une boulangerie complète qui a été découverte, avec ses équipements : les meules, constituées de deux éléments en lave, les comptoirs pour le pétrissage du pain et le four pour la cuisson. Le tout est organisé avec efficacité, de façon à coordonner le travail du personnel employé aux différentes tâches avec des critères qui surprennent par leur modernité. On a retrouvé dans le four quatre-vingt-un pains carbonisés, de forme ronde avec des parties relevées, semblables à ceux qui apparaissent dans différentes scènes de la vie quotidienne peintes ou sculptées. Plusieurs inscriptions nous apprennent que la vente du pain et des fouaces à Pompéi était confiée à des vendeurs ambulants, en plus des boutiques habituelles.
Le Lupanar : C'est le seul bâtiment de Pompéi clairement entièrement dévolu à la prostitution. D'habitude, les maisons de plaisirs se situent au premier étage des auberges, tavernes ou dans une chambre donnant directement sur la rue. Le terme de lupanar a pour origine le cri de la louve en chaleur qui ressemblerait à l'appel des prostituées. D'après les inscriptions, les derniers tenanciers avaient pour nom Africanus et Victor. Les deux entrées donnent sur une petite salle où s'ouvrent cinq chambres avec des lits maçonnés. On plaçait sans doute un matelas sur la maçonnerie. Des latrines sont aménagées sur le côté ouest de la salle, derrière un muret. Les parois des chambres sont couvertes de graffiti. Plus de 120 inscriptions sont lisibles (vantardises, satisfactions, jalousies, regrets, etc.). Les parois de la salle d'entrée sont décorées d'encadrements et de guirlandes stylisées sur un fond blanc. Des tableaux à scènes érotiques sont peints au-dessus des portes. Au centre de la paroi nord, à côté de l'entrée n° 18, un Priape est peint devant un figuier en tenant ses deux phallus. Un escalier mène à l'étage qui comporte cinq chambres, plus vastes, avec un décor plus raffiné et dépourvu de toute scène érotique.
Le thermopolium de Vetutius Placidus : Ce « bar » est équipé d’un comptoir de vente en forme de L, dans lequel étaient insérées de grandes jarres pour les boissons, que l'on chauffait ou refroidissait selon les besoins. Dans une autre, on a retrouvé plus de 1 600 pièces de monnaie, peut-être la recette de la journée. L’arrière-boutique communique avec la maison du propriétaire.
Les nécropoles : Comme c'est le cas pour toutes les villes romaines, les nécropoles étaient reléguées hors de Pompéi, le long des voies d'accès. Les tombes constituent une source importante d'informations sur la composition sociale de la cité. Les tombes de l'élite sont érigés bien en vue près des portes, tandis que celles des petites gens sont généralement situés plus loin. On trouve des tombes individuelles, mais également des sépultures collectives. Le mode d'inhumation peut également varier : enterrement ou — c'est le cas le plus fréquent pour la période romaine — crémation. On trouve parfois des bancs semi-circulaires pour permettre aux passants de se reposer, mais également aux membres de la famille de s'asseoir au moment de procéder à des rituels funéraires.
Visitée en 2007
D'après Wikipédia